tembre 1 6 1 6 . Quant aux monnaies d’argent, pareillement forgées à Bouillon,
mais moins défectueuses, le prix en fut maintenu jusqu’à nouvél ordre.
En même temps qu’il décrétait cette démonétisation, Ferdinand de Bavière
ordonnait de frapper à Hassell : 1 “ des nouveaux écus d’or, différents de
forme et de p|us d’un carat meilleurs que les autres ne devaient être, lesquels
auraient cours à 4 florins 3 palards Brabant, les doubles et les quadruples
à l’avenant; 2° des nouveaux dalers de 3 0 palards, ainsi que des « doubles
dalers, tiers et simples, quarts et demy-quarts » , de forme également
différente.
Thomas Creyen se mit aussitôt à l'oeuvre, et ses pièces d’or et d’argent
furent essayées au chapitre le 1 4 juin. Nous ne connaissons pas le résultat
de cet essai; mais nous savons que l’écu d’or de Hasselt était semblable à
celui de 1 6 3 1 , qui fut trouvé tenir en aloi 21 carats 2 grains. La taille en
était de 7 2 64/83 au marc de Troyes ’. Quant aux dalers, ils furent forgés
à l’avenant des pièces de 1 5 patards d’Ernest de Bavière et conformément
aux ordonnances précédentes (cf. pièces justificatives, n°s XXVIII et XXIX),
à 9 deniers 2 grains et de 1 4 '% au marc de Troyes 2.
Les marchands ayant demandé qu’on forgeât aussi des florins d’or, on résolut
d’en fabriquer à 1 8 carats 6 grains et de 7 5 <s/ 19 pièces au marc de Troyes,
c’est-à-dire selon la loi de l’Empire, la taille de ces florins équivalant exactement
à celle de 7 2 au marc de Cologne. C’est à cette fabrication qu’il faut
probablement rapporter l’ordre donné à Creyen, le 2 7 juin, de continuer
à forger des florins d’or « pour achever les matériaux qu’il a préparés 3 ».
Quelques jours après, la chambre des comptes se plaignit de ce que les
* Pièces justificatives, n° XXXVIII. — Ordonmntie van de Ertzherlogken, etc.; Anvers,
1615. Ce dernier document est le plus ancien qui nous fasse connaître la taille des nouveaux
écus de Ferdinand. Il est cependant à croire que, d’après l’instruction, ces pièces devaient
être plus pesantes. On trouve en effet, dans un placard de 1644 (chez M. L. Naveau), ayant
appartenu au wardien Jean Knaps, une note manuscrite constatant que le titre en est de
21 carats, et la taille de 71 24S/285 pièces au marc d’oeuvre. Il est vrai que ce dernier chiffre
semble avoir été emprunté à l’ordonnance de l’année 1635 (Pièces justificatives, n° XXXIX),
époque où le type — et peut-être le poids — des premiers écus d’or de Hasselt se trouvait
modifié depuis longtemps.
2 H ir sc h , t. IV, p. 44.
3 Chambre des finances, Protocole, reg. 21, fol. 169 et 170.
monnaies d’or et d’argent de Creyen étaient frappées avec négligence, mal
arrondies et colorées *.
Le 27 août 1 6 1 4 , elle lui permit de remplacer, sur les dalers, l’image
du lion par l’effigie de Son Altesse, afin d’accommoder les marchands qui
demandaient ce changement; toutefois, le lion devait continuer à figurer
sur les autres pièces, comme il était ordonné 2.
Dans l’entre-lemps l’essayeur Charles de Conninck, étant tombé malade,
fut remplacé par Gérard Munters, qui prêta serment le 2 9 août 5.
Ce sont là les derniers vestiges de l’activité de cet atelier hassellois.
Dès le 13 septembre, la chambre des finances, sur la requête de Thomas
Creyen demandant le transport de la monnaie de Hasselt à Visé, lui ordonna
de louer une maison convenable en ce dernier endroit, et de la faire approprier
aux moins de frais possible. Le 1 4 octobre, elle lui enjoignit de se
rendre incontinent à Visé, avec tous ses ouvriers, et d’y faire besogner en
diligence, « vu qu’il y a apparence d’avoir de l’argent en abondance et que
S. A. S. y perd beaucoup par le retardement » . Le 1 8 , elle chargea Creyen
de payer à Mme de Mombeeck une année de loyer, pour les six mois que
sa maison avait été occupée. Enfin, dans les derniers jours d’octobre, le
gardien de la monnaie de Hasselt, qui était alors Gérard Houwen, rapporta
à la chambre la boite, les coins et les instruments qui lui avaient été confiés ■*.
Thomas Creyen, devenu maître de l’atelier de Visé, manquait d’ouvriers
pour convertir en espèces tout l’argent qu’on mettait à sa disposition.
Le 3 0 octobre, la chambre des comptes ordonna aux compagnons mon-
nayeurs de lui en fournir un nombre suffisant 8.
Charles de Conninck, wardin de la monnaie de V is é , fut chargé, le
3 0 décembre, de faire mettre sur les nouveaux coins la date 1 6 1 5 . Sur sa
proposition, la chambre ordonna, le 1 9 janvier, de forger les testons avec
l’effigie de Son Altesse, pour les marchands qui en désireraient 6.
i Chambre des finances, Protocole, reg. 21, fol. 171 v°.
•t Ibid., fol. 177 v”.
3 lb id ., fol. 177 v° et 178.
* lb id ., fol. 180 v°, 182, 183 V et 185; reg. 22, fol. 126.
8 lb id ., fol. 185.
6 lb id ., fol. 191 v°, 198 et 201.