On croit généralement que la fleur était la marque distinctive des deniers
brabançons de Maestricht, et nous ajoutons qu’elle a pu servir ainsi de modèle
à l’étoile adoptée plus tard pour armoiries de cette ville. Sans démentir
complètement cette opinion, la pièce que nous avons sous les yeux prouve au
moins que la fleur était également employée dans le pays de Liège.
A propos de ces deniers brabançons à fleur, De Coster avait cru distinguer
sur l’un d’eux la pomme de pin du perron liégeois, et il en avait conclu à
l’existence d’une monnaie de convention entre Hugues de Pierrepont et
Henri Ier * Mais un examen attentif de l’original fait aisément reconnaître
que cette prétendue pomme de pin est le fruit d’une plante, tel qu’on le voit
encore sur un denier de Robert de Langres, n° 1 9 8 .
1 78. Obole aux mêmes types, sans légende apparente.
A. — Gr. 0,37. Cab. de l’État belge.
Il existe dans la même collection une pièce analogue, beaucoup plus mince,
qui devait avoir une moindre valeur.
179. Buste mitre de face, tenant une crosse de la main droite et un livre de la gauche.
Au-dessus du livre, la lettre ou H.
Aigle éployée tournant la tête à droite, la poitrine ornée de points formant
une croix.
A. — Gr. 0,82. Coll. de M. P ia t, du Vu de Jonghe et de l’auteur.
180. Type et légende comme ci-dessus, mais d’une tout autre fabrique.
— Aigle au vol abaissé à gauche, la tête nimbée. Devant la poitrine de l'aigle,
on croit voir un I.
A. — Gr. 0,80. Coll. de M. Piat et de l’auteur.
Le nimbe de l’aigle est ici bien remarquable, parce qu’il donne incontestablement
à cet oiseau un caractère sacré. L’aigle était l’attribut de saint Jean
l’fv ang é liste , et sur les sceaux de la collégiale de ce nom, à Liège, on le
trouve exactement représenté comme sur ce denier. Sans la présence du Ij,
1 Revue belge de numismatique, année 1846, p. 380, et pl. VII, n° 8 . — Catalogue d’une
belle collection de médaillés, etc. Bruxelles, Olivier, 1874, n° 862.
à l’avers, cette pièce aurait donc mieux figuré parmi les monnaies de Jean
d’Aps, qui avait saint Jean pour patron.
181. Buste mitré de face; à gauche, une crosse; à droite, un objet indéterminé qui
pourrait bien être le livre avec le fj des pièces précédentes.
— Aigle au vol abaissé à droite, le corps couvert de globules. Devant l’aigle, des
rinceaux.
A. — Gr. 0,85. Coll. du Vle de Jonghe.
182. Buste mitré de face, bénissant de la main droite et tenant un livre de la gauche.
— Aigle (?) au vol abaissé à droite, la queue en forme de lyre, paraissant posé sur
une plante.
A. — Gr. 0,45. Coll. de M. Piat et du Vle de Jonghe.
Jolie obole, d’une finesse d’exécution bien rare à cette époque. Attribution
douteuse.
183. Tète mitrée de face, la partie inférieure encadrée dans des rudiments de bras, dont
le droit tient une crosse et le gauche un livre. (Sur une variété de fabrique moins
grossière, on aperçoit le vêtement de l ’évêque.)
— Aigle au vol abaissé à gauche. Devant la poitrine de l'aigle, une croisette.
A. — Gr. 0,80. «eo. 6. de nuin., 1861, pl. XVII, n" 14.
Coll. de l’auteur,, etc. — 4 flor., vente Michiels; un
superbe exempt., 20 fr., vente De Coster, et beaucoup
moins cher depuis.
Obole d’une attribution incertaine, de même que la pièce suivante.
184. Demi-obole (?) aux mêmes types, laissant voir une partie du buste de 1’évêque.
A. — Gr. 0,19. Coll. du séminaire de S*-Trond.
JEAN D’APS, 1 2 2 9 -1 2 3 8 .
Le 2 4 mai 1 2 2 9 , le choix du chapitre appela Jean d’Aps ou d’Eppes,
prévôt de Saint-Lambert, à succéder à Hugues de Pierrepont, son oncle.
Sa consécration épiscopale eut lieu le 9 mars de l’année suivante.