XXIX
COMMISSION DE MONNAYEUR DU DUCHÉ DE BOUILLON, DONNÉE A PAUL MANLICH.
27 août 1612.
Ferdinand, etc., à tous salut. Estans d'intention de faire forger, battre et presser quelques
espèces de monnoye, en qualité de duc et prince souverain de Bouillon, pour la
meilleure commodité de noz bons sujectz, sçavoir faisons que , nous confians à plain
èz bons sen s, prudhommie, fidélité et expérience de notre cher et féal Paul Manlich,
bourgeois de notre cité de Liège, et ayant sur ce eu l'avis de ceux de notre Conseil secret
et autres, avons iceluy Paul prins et accepté, prennons et acceptons par ces présentes
pour monnoyeur de notre duché de Bouillon, luy donnant plain pouvoir, authorité et
mandement spécial de battre, forger et presser or et argent, soubz notre nom et titre
de duc et prince souverain de Bouillon, suyvant notre instruction et présentement les
pièces d'argent nommées Testons, valissantes en notre pays de Liège quinse patars, sur le
mesme pied, poix, cour et alloy comme fait forger le duc de Loraine moderne, à sçavoir
vinthuit et deux tiers sur la marque, poix de Tro y e , et de neuf deniers et deux grains
d'argent, et en outre de faire, sur le mesme pied et alloy à l'avenant desdits testons,
le double et quart, le tout jusques à autre notre ordonnance, à charge qu'avant mettre
la main à l’oeuvre, il fera le serment de fidélité à ce deu et accoustumé, et prestera
caution telle que par notre Chambre des comptes luy sera ordonné, de nous payer de
trois mois à trois mois le droit de régal à nous compétent. Sy mandons et commandons
à notre gouverneur de Bouillon, court souveraine illecque et tous autres noz officiers,
justiciers et subjectz de laisser ledit Manlich, ses serviteurs et ouvriers plainement et
paisiblement exercer ledit estât de monnoyeur, en place de notre duché de Bouillon
la plus commode, ensemble de jouyr et user des privilèges et exemptions à iceux compétentes,
sans leur faire, mettre ou donner, ny souffrir estre fait, mis ou donné aucun
empêchement ou détour, bien au contraire, les prennant pour tel effect en notre singulière
protection et sauvegarde, car telle, etc.
De Liège, le 27 d’Aoust 1612.
Dépêches du conseil privé, reg. 34, fol. 89, aux archives
de l’État, à Liège.
XXX
FERDINAND DE BAVIÈRE CONFIRME LES PRIVILÈGES DES MONNAYEUBS DE LA PRINCjPAUTÉ
DE LIÈGE ET DU COMTÉ DE LOOZ.
29 avril 1613.
Ferdinand, e tc ., Sçavoir faisons qu'à l'humble requeste et réquisition de la compagnie
des monnoyeurs de nostre principauté de Liège et comté de Looz, pour diverses raisons
& ce nous movantes, el notament vèuillans en ce suyvre les vestiges et traces de noz de
bonne mémoire prédécesseurs évesques et princes de Liège, ducs de Bouillon et comtes
de Looz, et insister en ¡celles, et estants bénignement inclins à l’entretien et conservation
des privilèges, drois, honneurs, proffits, émolumens, prééminences et immunités de
nosdis monnoyeurs, qui leur sont esté cydevant par noz prédécesseurs données, concédées
et accordées, en toutes teles forme et manière qu’elles sont de mot à mo t et de point
en point exprimées et escrites ens lettres et documens de nosdis prédécesseurs, parmi
lesqueles ces noz patentes sont transfixées, approuvons, ratifions et confirmons pour nous
et pour noz successeurs, évesques el princes de Liège, duc de Bouillon et comtes de Looz,
Iesdits privilèges et droits, et notament lesdits privilèges, drois, honneurs, profiils, avantages,
prééminences et immunités que donnons et accordons à noz monnoyeurs modernes
supplians el requérans pour ceste nostre approbation, ratification et confirmation, nomé-
ment ' : Henry Munlers, de Curenge, prévost, Gérard Munters et Arnold d’Elsrack,
ambedeux jurés et orfèvres, Tilman Cannarts, Aert Goetbloets, Rener van Elsrack,
Henric Houtappels avec Quintin Houtappel, son filz , Jan Borgers, Ardt Cannarts,
Gautier van Elsrack, Ilenrick Munters et Frans Munters, frères, tous emsembles compagnons
héréditairs de la monnoye, avec encor autres estans acceptés pour leur vie
durante, avec devises ce néantmoins et conditionné comme s’ensuit : sçavoir qu’un chacun
desdis monnoyeurs serai tenu et obligé de passer ens mains de nostre cher et féal
Christophe de Blocquerie, chanoine de nostre église cathédrale de Liège, nostre chancelier,
le'serment de bon et fidel service en leur office de monnoyeurs, ès choses requises
et accoustumées, et particulièrement de se régler quant à l’exécution de ces ensuyte des
constitutions du Saint Empire, et conséquammenl ensuyte du circle Westphalicque inférieur
dudit Saint Empire, soub lequel nous sommes ressortissans avec tous et quelqu’uns
les pays de cestuy nostre évesché de Liège, comme aussy dé suyvre et guarder ponc-
tuelement et inviolablement et constamment nostre sainte foy et religion chreslienne et
catholique, et de s’employer corps et biens pour le maintien et déffense d’ic elle, et soy
y maintenir de nostre parte, sauff aussi l’interprétation, modération, changement, comme
aussi révocation des privilèges prescrits, en tout ou en partie, en la manière que nous et
noz successeurs trouveront de droit,, de raison et commodité du fait, nécessaire, raisonnable
ou proulfitable.
Donné soub nostre nom et seel secret, en nostre cité de Liège, ce 2 9 d’avril 1613 2.
Et estoit subsigné Ferdinxndus, et plus bas Blocquerie v‘.
Chambre det finances. Octrois, reg. 7 0 , fol. 2 30, aux
archives de l’État, à Liège.
1 L’orthographe de quelques-uns de ces noms a été rectifiée, d’après l’original en flamand des archives du
conseil privé.
s Date rectifiée d'après le texte flamand, la traduction notariée ci-dessus portant 1623.