fait mention de Celles, près de Dinant, et reconnaît les privilèges monétaires
appartenant à Févêque *. Il y ajoute certains droits sur Argenteau et celui
de battre monnaie à Dinant.
Mais un accroissement de territoire et d’honneur bien autrement important
devait illustrer le règne de Théoduin. Pour obtenir des secours d’hommes
et d’argent contre le comte de Flandre, Richilde, comtesse de Hainaut, et
Baudouin, son fils, placèrent sous la mouvance de l’église de Liège les châtellenies
de Mons [Mont) et de Beaumont (Belmont), la marche de Valenciennes
(Valentia m i ) , les abbayes de Sainle-Waudru (S. W a ld e tru d is), de Sainte-
Aldegonde (Maubeuge), de Saint-Ghislain (S. Gitlanus), de Hautmont (Oll-
mont), etc., avec tonlieux, monnaies et autres droits. Cet acte fut ratifié par
Henri IV, à Liège, le 11 mai 1 0 7 1 2. Depuis cette année, le vaste comté
de Hainaut, avec ses principaux fiefs, resta une dépendance du pays de Liège,
jusqu’à l’époque où les ducs de Bourgogne (probablement après la bataille
d’Olhée, en 1 4 0 8 ) s’affranchirent de leurs devoirs de vassalité envers leur
suzerain 3.
Dans la charte de 1 0 7 1 , le mot moneta se rapporte sans doute à Valenciennes,
où il existait déjà un atelier monétaire du temps de Charles le Chauve.
Il serait donc possible que Théoduin, pour constater sa prise de possession,
y eût fait frapper des monnaies épiscopales E
La ville de Huy avait été le séjour de prédilection de Théoduin. Lorsqu’il
mourut, le 2 3 juin 1 0 7 5 , il y fut enterré dans l’église qu’il avait comblée
de ses largesses.
t Bien entendu sous la réserve des droits acquis. Ainsi le monastère de Celles jouissait
du droit monétaire depuis le temps de l’empereur Henri III (1039-1056). C’est ce qui ressort
de l’obituaire manuscrit de l’église collégiale de Visé, auparavant de Celles, où 1 on remarque
ce passage : « October. E . Com heinrici impator’s qui dedil.nobis monetâ cü foro et mensuris
ville cellen’. » L’empereur Henri dont il s’agit, est Henri III, qui mourut le 8 octobre 1056.
Avant la découverte qu’on vient de faire de ce document, on aurait pu attribuer il I évêque
de Liège la monnaie féodale de Celles, d’autant plus que l’effigie du patron, S. Hadelin,
paraît ouvrée de la même main que celle de Théoduin.
ü Ordonnances de la principauté de Liège, 1™ série, p. 9.
3 Cf. be Louvrex, Recueil des édits, 1 .1 , p. 1 54.
4 Ciialon, Recherches sur les monnaies des comtes de Hainaut, p. 16.
28. Buste de face, à tête tonsurée, tenant de la main droite une crosse, et de la gauche
le livre des Évangiles : * DIET-III ETS (D e Coster lit : ❖ DIET-VIN ETS).
— Bâtiment à trois tours ; nr LGG ’î ' °I°A°
A. — _Gr. 0,88. Bev. b. de num., 1886, p. 404, et pl. XIX, n° 5.
(Trouy. de Maestricht, XIe siècle.) v
Cab. de l'État belge, de la ville de Liège, du séminaire
,4e 8f-Trond et de l’auteur.
Le diplôme confirmalif de 1 0 7 0 donnant encore à Théoduin la qualification
d’évéque de Tongres,, M. De Cosler interprète les lettres ETS par
Episcopus Tungrensis. Peut-être, dit M. Dannenberg, ne faut-il voir là qu’une
corruption de EPS, ce qui serait plus conforme aux habitudes du temps.
29. Type de la pièce précédente : >ï< D(IG TV-IN’ ) GPS
— Église à trois tours, au milieu d’une enceinte percée d’une porte : LG-GIA
A. — Gr. 0,88. Bev. b. de num., 1856, p. 4 05, et pl. XIX, n° 7.
(Trouv. de Maestricht, XIe siècle.)
Cab. de l’État belge.
Un autre exemplaire de ce denier figurait déjà dans le cabinet du baron
de Crassier. C’est ainsi que cette pièce put être gravée dans la dissertation de
Louvrex, insérée au commencement du tome I I de l'Histoire de B o u il l e ,
« mais mal gravée, ajoute de Renesse (p. 7 ); je ne l’ai vue nulle part dans
un cabinet (! !). » Non seulement l’exemplaire en question paraît avoir été
d’une conservation irréprochable (il a servi à compléter notre texte ), mais
la légende de l’avers est reproduite beaucoup plus fidèlement que dans le
malencontreux arrangement imaginé par de Renesse, « qui n’a vu cette pièce
nulle part dans un cabinet ».
50. Même type : ❖ D I I . -IN ETS (D e Coster lit : <ï> D1ETV-IN ETS)
•— Église à trois tours, dont celle du milieu est en forme de dôme : >I<H(°0°)>ï<»I°VoM
A. — Gr. 0,88. Bev. b. de n um., 1856, p. 4 0 5 , et pl. XIX, n° 6,
(Trouv. de Maestricht, XF* siècle; trois exempl.)
Cab. de l’État belge et de la ville de Liège.
Le revers représente probablement l’église de Notre-Dame, à Huy, telle
qu’elle était lorsque Théoduin en fit la consécration, en 1 0 6 6 .