niques, l’archiduc Maximilien résolut de le perdre. Il se servit pour cela
du frère même de Jean de Horn, le sire de Monligny, qui, avec l’aide de
l’évéque, attira traîtreusement le terrible soudard dans une embuscade, aux
environs de Sainl-Trond, et l’èmmena prisonnier à Maestricht. Après une
procédure sommaire, le Sanglier fut conduit à l’échafaud. Là, ramassant sa
barbe formidable et la prenant entre ses dents, il tendit la tête au bourreau,
qui l’abattit d’un seul coup (1 8 juin 14.88).
Il est certain que toutes les monnaies de Guillaume de la Marck ne nous
sont point parvenues. Où est le postulai de messire Guillaume, qui figure
parmi les espèces d’or du cri de i 4 8 6 ? Connaissons-nous le denier messire
Guillaume armez-, « que l’on souloit alouer pour xxx solz » , et que le même
édit envoie au billon?
370. Buste à droite, à tète barbue et couverte d’une toque, dans un entourage de quatre
arcs de cercle : È , W l I f f î S l i S D ô MTïRIj S M2ÏB i l i S O D ’ l
Écu éeartelé de la Marck et de Virnenbourg, sur une croix évidée et feuillue
traversant ta légende; au-dessus de l’écu, deux annelels : 7ÏIÏO DO R I |
IiXXX | IIII (pour 1484).
A . Gr. 2,86. Coll. du séminaire de S '-ïro n d et du V‘* de Jonghe.
Variété : «È, l D JVITÇI^ o M35B IjIOD
Coll. de Al. Piat.
Autre, de fabrique plus grossière : Jî, • (sic) IVITÏRÏ^ M7ÎB’ Ii€£OD
(certaines lettres ont des crochets qui tiennent lieu de points).
D e R b n e s s b , p l. LXXV1I, n ° C.
Cab. de l’État belge, de la ville de Liège et de l’auteur.
«— 80 fr., vente Perreau; 20 flor., vente Alichiels.
Le type de celte pièce, que Perreau appelle improprement lésion, s’éloigne
de tous ceux qu’on trouve sur les monnaies liégeoises de ce temps. Nous la
considérons comme étant le stoeter ou denier messire Guillaume à Peron
des cris de i 4 8 6 et de 1 4 8 8 . Peu après (1 4 9 0 , 1 4 9 4 ) , on rencontre les
dénominations de double denier ou double p a ta r messire Guillaume ; puis,
en 1 8 2 2 , celle de denier d la Barbe, qui toutes devaient s’appliquer à la
même pièce.
Quant à l’épithète au Peron, elle témoignait que celte monnaie avait été
frappée à Liège, par opposition au denier messire Guillaume à la Croiselle
(cri de 1 4 8 8 ) , frappé en dehors de la cité. Il existe, en effet, une autre
monnaie du Sanglier, en tout semblable à la première, mais de l’année
suivante, avec une croiselle initiale au lieu d’un perron, et sans le titre de
mambour :
+ o B o ¡VITMS^TÏ o Z « 7 ÏR B (Arenberg). *
' ‘'S- 7SI20 | B R I | SRliX | XXV (pour 1488).
A. — Gr. 2,65. lîev. b. de num., 1864-, p. 447, et pl. XXI V, n® 4.
Coll. de S. A. S. le duc d’Arenberg.
En décrivant cette pièce, M. Chalon se demande si Guillaume a pu encore
monnayer à Liège, après y avoir perdu toute autorité officielle, ou s’il faisait
fabriquer ses nouvelles espèces dans l’une ou l’autre de ses seigneuries, par
les mêmes ouvriers qu’il avait employés comme mambour.
Pouf nous, la réponse n’est pas douteuse. La paix de Tongres avait assuré
au Sanglier la possession de Franchimonl et de Bouillon, jusqu’au remboursement
des sommes qui lui étaient dues. Indépendamment de ses propres
châteaux, il continuait aussi à occuper, lui on sa famille, d’autres places
fortes, tant du pays de Liège et du comté de Looz, que de la principauté
de Stavelol. C’est donc dans quelqu’une de ces localités que Guillaume
aura transporté son atelier monétaire, et cela pour en retirer de plus grands
bénéfices qu’auparavant. Nous voyons, en effet, dans une apologie de Jean
de Horn ', qu’on reprochait au Sanglier d’avoir fait de la fausse monnaie;
de plus, l’édit de 1 4 8 7 2 condamne au billon les pièces « forgées dans les
forteresses »; enfin, dans celui de 1 4 8 8 , les deniers à la Croisetle sont
évalués plus bas que les deniers au Peron.
1 De Ram, Analectes, p. 796.
Ordonnances de la principauté de Liège, I " série, p. 760.