Mantelins nous a conservé les noms. D’après M. Perreau 1 leur forge était
située près de la porte de la Campine, dans une maison occupée, en 1 8 5 0 ,
par M. Sigers, dont le nom se retrouve, par une singulière coïncidence, au
nombre de ceux des monnayeurs.
Il est cependant plus probable que cet établissement avait son siège dans
un vaste bâtiment de la rue de Maestricht, aujourd’hui démoli et jadis appelé :
in het Wijn va t. Les fenêtres de cette maison étaient, en effet, ornées de
nombreux vitraux peints, parmi lesquels on en voyait aux armes de Henri
Munlers, le prévôt des monnayeurs, et à celles de son compagnon, Nicolas
Sigers 2.
Sur certaines monnaies liégeoises, on aperçoit une branche placée en guise
de différent monétaire; c’était peut-être la branche de coudrier de Hasselt.
Le patron de la ville était saint Quentin.
Dans le voisinage se trouvait le château de Curange (en flamand Curingen),
ancienne résidence des comtes de Looz. Au XVe siècle, il devint le séjour
favori des évêques de Liége.ÿ on y établit alors un atelier monétaire, qui
parait n’avoir été qu’une succursale de celui de Hasselt, pour la fabrication
des monnaies noires. L’église paroissiale de Curange était dédiée à sainte
Gertrude.
Maeseyck..
Armoiries : parti de Looz et d’argent au chêne dé sinople s.
Maeseyck était une petite ville du comté de Looz, qui honorait comme
patronne Notre-Dame. Son atelier monétaire, inconnu ou plutôt oublié
jusqu’à nos jours, ne parait pas remonter au delà du règne d’Ernest de
Bavière. En 1 5 8 2 , ce prince y préposa un monnayeur du nom de Matthieu
Vanden Nederhoven, auquel on enjoignit de marquer ses pièces d’un gland,
afin de les distinguer de celles qui étaient frappées à Liège.
i Recherches sur l'atelier monétaire de Hasselt, dans la Revue belge de numismatique,
année 1850, p. 362.
3 Communication due à l’obligeance de M. le docteur Bamps, de Hasselt.
3 Sur un ancien sceau de l’échevinage de Maeseyck, le chêne est remplacé par une
branche chargée de glands.
Ferdinand de Bavière renouvela les privilèges des monnayeurs de Hasselt
et de Maeseyck, en 1 6 2 2 . Nonobstant cette reconnaissance, la ville de Maeseyck
ayant prétendu faire payer l’accise et la gabelle aux monnayeurs du comté
de Looz, Son Altesse les.en déclara exempts, ainsi que des gardes; mais ils
ne pouvaient étendre cette exemption à leurs négociations et marchandises '.
L’atelier de Maeseyck, réduit à ne plus monnayer que du cuivre, fut fermé
en 1 6 4 6 . On peut conjecturer qu’il périt dans le grand incendie qui dévora
une partie de la ville en 1 6 5 0 . Quoi qu’il en soit, la dénomination de
Munlstraet, ou rue de la Monnaie, y subsiste encore aujourd’hui. C’était là
que se trouvait, en 1 6 7 2 , la maison du p o id s public, qui remplaça peut-être
l’ancien hôtel des monnaies 2.
On sait qu’il n’est pas rare, au moyen âge, de rencontrer des ateliers
monétaires établis dans des localités éloignées, peu importantes ou même
aujourd’hui oubliées. La présence du souverain, le besoin d’y affirmer son
autorité, des avantages pécuniaires plus considérables, enfin, l’impossibilité
matérielle de monnayer autre part, en sont les principales causes. Parmi
ces ateliers secondaires du pays de Liège et du comté de Looz, il y en eut
dont l’histoire se réduit à très peu de chose et dont il suffira de dire un mot
à l’occasion. En voici l’énuméralion :
c in e y . — Armoiries : d’azur à cinq tètes de pucelle au naturel, posées en
sautoir. Patrons : Notre-Dame et saint Nicolas.
W a r em m e . —■ Armoiries : d’argent au château de gueules. Patron :
saint Pierre.
liéa u , possession liégeoise au XIe siècle.
. iie r c k - ia -v iiic . -^A rm o ir ie s : de Looz au franc quartier de gueules.
Patron : saint Martin.
Eygen-Bftlsen.
* St. Bormans, Table des octrois et rendages de là chambre des finances, dans le Bull, de
ITnst. arch. liég., t. VII, p. 55.
2 Renseignement fourni par M. le docteur Bamps. S Plan de la ville de Maeseyck,
dans la Notice historique de W olters.