
réellement des oeufs. C’eft l’idée queMr. Lyonet a eue
dès qu’il les a vus ; & que l’expérience a juftifiee 1 au
moins par rapport à cette efpéce de Pucerons, dont parle
Mr. de Reaumur dans le neuvième Mémoire du troi-
ûéme Tome de fon Ouvrage fur les Infectes *, &- qw
font repréfentés dans les Figures 5 ,6 ,7 , 8 ,9 & 1 o de a
Planche 28me. Mr. Lyonet, aiant remarque,au mois d A-
vril 1743, des Fourmis qui fe raffembloient fur l’écorce
d’un Chêne, fut curieux de connoitre ce qui les
y attiroit. Il trouva de.petits corps oblongs & bruns,
qu’il foupçonna d’abord être des oeufs de Pucerons.
Il les porta chés lu i, les conferva avec foin , & en vit,
en effet, au bout d’une quinzaine de jours, fortir des
Pucerons , qu’il reconnut être de l’efpéce décrite par
Mr de Reaumur à l’endroit cité ci-deffus. Mr. Lyonet
m’en a fait voir un, qui fortuit de T oeuf. Il étoit ref-
té plufieurs oeufs fur un des Chênes ou'Mr. Lyonet
en avoit trouvés. Les Pucerons, qui en font fortis, fe
font nourris fur ce Chêne, & y ont beaucoup multiplié
Mais, il eft à remarquer, que, depuis le mois
d’Avril jufqu’à la fin de Septembre , 9n n’a jamais
pu trouver un feul oeuf fur l’écorce du Chêne: on y a
trouvé, au contraire, très fouvent des meres qui pro-
duifoient des petits. Quand la faifon eft devenue plus
froide, on n’a pu découvrir, ni Pucerons, ni oeufs.
Cependant il y avoit des oeufs fur le Chêne dont il
s’agit, car au commencement du Printems on en a
trouvé, comme l’année précédente, par le moïen des
Fourmis qui fe raffembloient autour. Les petits Pucerons
en font fortis au commencement de Mai. Il
eft à remarquer que quand on a trouvé des oeufs, on
n’a point vu de petits, & que quand on a trouvé des
petits, on n’a plus vu d’oeufs. On ferait porté à croire,
fur ces Obfervations que Mr. Lyonet fe propofe de répéter,
que cette efpéce de Pucerons du Chêne eft vivipare
en Eté, & ovipare fur la fin de l’automne ; que
la dernière génération de l’année qui multiplie, fait des
oeufs, & non des petits; & que ce font ces oeufs, qui
doivent conferver, pendant l’Hyver, la génération qui
doit commencer à faire des petits au Printems.
L e s cinq premières Planches, que Mr. Lyonet n’a
pas gravées , font l’ouvrage d’un habile Difciple du
-célébré Bernard Picart. Quoiqu’il n’y ait que peu de
tems que Mr. Van der Schley a commencé à graver
des Infeétes, il eft déjà parvenu à un point de perfection,
qui prouve , ce qu’on doit attendre de lui dans
ce genre. C’eft un grand bonheur, que, dans un tems
où l’on s’applique de plus en plus à l’Etude des Infectes
, il fe trouve un Ouvrier fi propre à féconder
par fes talens ceux qui travaillent à l’Hiftoire Naturelle
de ces Animaux.
** 2 C ’ e s t