
même eu foin de me rendre fouvent en Eté au bord
du foffé dans lequel je les ai trouvés, à l’heure que
le Soleil donnoit fur le fond de l’eau; je choifilfois
des endroits où l’eau fût claire , & où le bord eût une
pente douce. Je voiois diftinâement les Polypes au
fond de l’eau, & fur tous les corps qui étolent dans
l’eau & à fa fuperficie. J’ai par ce moien acquis
des idées, que je n’aurois jamais eues fans cette précaution.
L ’a t t i t u d e la plus commune dans laquelle on
trouve les Polypes, foit dans leur féjour ordinaire,
foit dans les vafes où on les tient, eft celle qui eft re-
préfentée dans.les Figures x. & 2. de la PL p L ’extrémité
poftérieure b, du corps du Polype a b, eft fixée
* p l . 1. contre une Plante e f * , ou contre le brin debois g h f ,
i%g ' 2 I£ corps a b & les bras a c font étendus dans l’eau.
L a figure qu’a le plus ordinairement le corps des
Polypes dans cette attitude, n’eft pas parfaitement
la même pour les trois efpéees que je connais. Le
* Fig. 2 corps des Polypes verds * , dont j’ai furtout parlé jufqu’à
préfent, va un peu en diminuant du bout anté*
rieur au bout poftérieur. La diminution eft près'-
qu’infenfible. Il en eft de même de ceux de l’efpéce
repréfentée dans laFigure 2. Mais ceux de la troifié-
* Fig. 3. me efpéce * diffèrent des deux précédentes à cet égard.
Leur corps ne va en diminuant infenfiblement,
* a. t d. que de l’extrémité antérieure*-, jufqu’à la moitié f , &
* Fig. 4. d. quelquefois jufqu’aux deux tiers * de la longueur du
corps. Il devient à cet endroit beaucoup plus délié
, & de ce point, jufqu’à l’extrémité poftérieure, il
»Fig-3. & 4- ne diminue plus. Cette partie d b * , plus mince que
le
le refte du corps, a l’air d’une queue, & peut fervir
de Caractère diftinclif à cette efpéce.
L es pieds ou bras des Polypes, font, comme je
l’ai déjà d i t , à leur extrémité antérieure. Chaque
bras fe meut en tout fens; ce qui fait qu’il peut fe
mettre dans la même direction que le corps des Polypes
, ou former avec lui toute forte d’angles. Au refte,
le mouvement de chaque bras eft indépendant de
celui des autres. Lorfque tous les bras font avec le
corps un même angle, & qu’en s’éloignant du point de
leur origine, ils confervent la même direction, ils forment
une figure fort régulière. Cette figure varie Suivant
que varie l’angle que font les bras avec le corps
du Polype. Ceux des Polypes verds font fouvent
avec leur corps un angle droit, ou à peu près *. Alors
ces bras, partant à égale diftance du bout antérieur,
comme d’un centre commun, & confervant chacun fa.
direction, paroiffent être tous les raions d’un même
cercle *. Mais quand les bras viennent à fe rapprocher
en avant, à faire un angle obtus avec le corps*,
ils forment alors une figure d’entonnoir plus ou moins
ouvert.
C e ne font guéres que les Polypes verds * qui
font voir un port fi régulier dans leurs bras. Comme
ils les ont courts, ils peuvent plus facilement les tenir
en ligne droite. Ceux des deux autres efpéees
que je cannois * , qui ont les bras beaucoup plus
longs, ne leur donnent, lorfqu’ils font étendus, une
direction en ligne droite, que depuis leur origine jufqu’à
une certaine diftance. Le refte des bras a une