
pes eft formée avant leur réparation. Ils l'ouvriront
pour faire entrer le Ver élans leur eftomac : en un
mot, ils feront tout ce que j’ai décrit, en parlant en
général, dans le Mémoire précédent, de la manière
dont les Polypes arrêtent leur proie , la portent à
la bouche, & l’avalent.
L e s jeunes Polypes ne mettent pas toujours le
-même efpace .de tems à pouffer. On remarque à cet
égard beaucoup de .variété,; & cela, fuivant qu’il
fait plus ou moins . chaud, & fuivant la quantité
de nourriture que prennent les Polypes. J’ai vu de
jeunes Polypes être parfaitement formés, au bout de
24 h e u r e s d ’autres ne l’être qu’au bout de 15
jours. Les premiers pouffoient dans le fort de l’E té
, & les autres dans une fàifon, où l’eau, dans laquelle
ils étoient, faifoit defcendre le Thermomètre de
Prins au-deffous du 48me. degré ; c’eft-à-dire, au-deft
fous du degré, qui marque le tempéré.
L es mêmes circonftances, .qui font que les jeunes
Polypes pouffent plus ou moins vite*, dont'auffi celles
qui influent fur la durée de leur union avec leurs
meres. Plûtôt ils font formés., plutôt ils font en
état de s’en féparer, Aufîi vo it-on, en E té , très
fcuvent des jeunes qui fe détachent de leurs meres,
deux jours-après avoir commencé à pouffer; au-lieu
qui il s’écoule quelquefois, en Hy ver, cinq ou flx fe-
maines , avant qu’ils: s’en féparent.
T o u s les jeunes Polypes ne font pas égale*
ment grands , lorfqu’ils fe féparent de leurs - meres.
Cela varie, fuivant la quantité de nourriture
qu’ils ont reçue pendant. leur union, & fuivant
vant plufieurs circonftances qu’il feroit inutile de
fpécifier.
I l n’arrive pas régulièrement, qu’un jeune Polype
fe détache de fa mere, dès qu’il eft bien formé, &
que fon bout poftérieur, par lequel il lui eft uni, eft
fort étranglé. Si la mere eft fixée quelque part
où elle, & fes petits foient toujours à portée de fai-
fir autant de proies qu’ils en peuvent manger, leur
féparation n’a fouvent lieu, dans le tems même le
plus chaud, que plufieurs jours après que ces jeunes
font parvenus au point où ils auroient pu fe féparer.
Mais, quand la nourriture manque, les jeunes
Polypes fe féparent plûtôt. Il eft apparent, que,
preffés par la faim, ils fe détachent pour aller chercher
ailleurs de quoi la fatisfaire.
J e rapporterai bientôt mes Obfervations fur le dé-
gré de chaleur néceffaire pour faire pouffer les jeunes
Polypes, & fur la durée de leur union avec leur mere.
C ’eft pourquoi je ne m’étendrai pas davantage
ici fur cet Article.
O n pourroit, peut-être,dire,que les jeunes Polypes
ne fortent point réellement du corps des vieux ;
mais, que feulement des oeufs, ou de petits Polypes
, ont été dépofés , & fixés fur leur peau, &
qu’ils y relient attachés pendant qu’ils croiffent. C’eft
un foupçon, que doivent naturellement former ceux
qui n’ont pas examiné la chofe par eux-mêmes, & qui
peut aufli venir dans l’elprit de ceux, qui l’examinent
pour la première fois. Mais, dès qu’on obferve
avec attention un jeune Polype à la loupe, & fur-
tout lorfqu’on fuit fes progrès, on ne peut prefque
X pl«s.