J e ferai mention à préfent en particulier de quelques
Polypes, dont j’ai fait réunir les portions, afin
que, par le moïen de ces exemples, on puiffe fe faire
une idée plus nette de la chofe.
J’a i coupé tranfverfalement, le 5 Novembre 1742,
à deux heures après midi, un Polype de la fécondé
* pl. xm. efpéce. J’ai rapproché les deux moitiés * de manière
ï'f'&c'b, que le bout antérieur de la fécondé touchoit le bout
poftérieur de la première. Il m’a paru peu après
qu’elles commençoient à fe réunir. J’ai vu diftincte-
ment le foir qu’elles étoient attachées l’une à l’autre.
Mais, comme je l’ai dit ei-deffus, le Polype qu’elles
formoient, étoit fort étranglé à l’endroit ou la réunion
* c* s’étoit faite *. J’ai donné un Ver à ce Polype le lendemain.
Mon but étoit, non feulement de voir s’il
manger oit, mais fur-tout s’il y avoit une communication
entre la première & la fécondé partie. C ’eft ce
dont j’ai eu une démonftration ; c a r ,. j’ai vu paffer
* a c. une partie du Ver de la moitié antérieure # qui l’a-
* c K voit avalé, dans la moitié poftérieure * qui lui étoit
a c&'c a " réunie. Ces deux parties ont été enfuite renflées #;
& l’endroit, par lequel elles étoient réunies, paroif-
* c, foit encore fort étranglé *. Le 15, le Polype a commencé
à pouffer un jeune, & enfuite il en a pouffé
plufieurs autres. L ’étranglement n’étôit plus fenfi-
ble le 2o.
A p r è s être parvenu à réunir des portions d’un
même Polype , j’ai entrepris de réunir celles de diffé-
rens Polypes. J’ai coupé, le 7 Novembre 1742, deux
Polypes de la fécondé elpéce, & rapproché la première
partie de l’un de la fécondé partie de l’autre ,
&
& réciproquement. L ’Expérience n’a réuffi que fur
deux de ces parties: c’eft-à-dire, qu’une première
moitié d’un Polype s’ëft attachée à une fécondé moi-.
tié d’un autre'Polype. Il y avoit ceci de remarquable,
que la première partie étoit blanchâtre, & la fécondé
d’un brun affés foncé. J’ai donné le 7 Novembre
même, à onze heures du foir, un Ye r à ce Polype;
& le lendemain, à huit heures du matin, j’ai
trouvé que ce Ver étoit entièrement paffé dans la
fécondé partie. Elle étoit fort renflée, & la première
ne l’étoit point. J’ai donné à manger à cette
première partie. L ’endroit, par lequel les deux moitiés
réunies fe touchoient, n’a commencé à s élargir
que le 13; & vers la fin du mois, après que le Polype
a eu fait quelques repas, l’étranglement ne fe
remarquoit plus, & les deux moitiés avoient une même
couleur. Elles étoient brunes. Ce Polype, com-
pofé des portions de deux differens Polypes, a en-
fuite multiplié au-deffus & au-deffous de 1 endroit
où les portions fe font réunies, c e ft-à -d ire , que
chaque portion a produit des petits. Je l’ai obfer-
yé jufqu’à la fin du mois de Février fuivant.
J’a i aufli effaié de faire tenir enfemble des portions
de Polypes de différente efpéce. Je ne puis
pas dire que j’aie réuffi. J’ai feulement vu deux
morceaux de Polypes, l’un de la fécondé, & 1 autre
de la troifiéme efpéce, qui ont été un peu attachés
enfemble pendant une quinzaine de jours, &
qui enfuite fe font féparés. Mais, je n’ai pas tenté
cette Expérience affés fouvent, ni avec affés de foin*
pour affurer qu’elle ne peut pas réuffir.
L o r s -