
maux, pendant trois Ans & demi. Après m’être affu-
ré que les Polypes avoient la propriété remarquable
de pouvoir être multipliés par la Seétion, je fus curieux
d’approfondir leur Hiftoire. Je me mis donc a
les étudier avec attention , & avec affiduité. Je ne
croiois pas d’abord, que ces Animaux m’occuperoient
auffi long-tems qu’ils ont fait. Les deux premières
années que je les ai obfervés, j’ai é té , en quelque manière
, entrainé d’une Obfervation à l’autre : enforte
que je n’ai eu que le tems de faire ces Obfervations ,
& de les noter dans mon Journal; & c’eft pourquoi je
n’ai pu commencer de bonne heure à dreffer les Mémoires
que je donne, à préfent au Public.
Q u an d même j’aurois eu le loifir de les dreffer,
il eft aifé de comprendre, que * je n’auroisr pu que
difficilement m’y réfoudre , tant que j’aurois été en
train de faire des Obfervations intéreffantes. Ces Obfervations
ne pouvoient que fournir une nouvelle matière
pour mes Mémoires, & même influer plus ou
moins fur le plan que je devois fuivre en les écrivant.
D’ailleurs, les Polypes étant pour moi des objets parfaitement
inconnus, lorsque j’ai commencé à les obfer-
ve r, j’étois obligé de donner une grande attention, même
aux plus petites circonftances, pour n’en laiffer
échapper aucune, qui pût être importante. Si donc,
j ’avois écrit dans ces commencemens, j ’aurois couru
ri§-
risque , par cela même, d’entrer dans le détail d’un
grand nombre de Faits peu confidérables , qu’on ne
doit en quelque façon faire fentir, que par la manière
dont on expofe les autres ; mais qu’on n’eft en état de
confidérer dans leur véritable point de v u e , que lorsqu’on
a une connoiffance plus étendue du fujet dont il
s’agit. Outre cela, j’ai été obligé, pour vérifier certains
Faits, d’attendre d’une année à l’autre, afin de
faire les mêmes Obfervations , précifément dans les
mêmes circonftances.
Q u e l q u e informe qu’eût pu être la Rélation de
mes Obfervations fur les Polypes , je me ferois em-
preffé à la faire paroitre, fi je n’avois pas eu d’autre
moïen de publier ce qu’elle pouvoit renfermer de plus
intéreffant. Comme il m’a paru, dès que j’ai commencé
à obferver les Polypes , que la connoiffance
des propriétés remarquables, qui fe trouvent dans ces
Animaux, pouvoit faire plaifîr aux Curieux, & contribuer
en quelque chofe aux progrès de l’Hiftoire Naturelle
, je me fuis fait un devoir de communiquer
mes Découvertes, à mefure que je les ai faites. J’ai
donné des Polypes, autant que je l’ai pu, à ceux qui
ont fouhaité de répéter mes Expériences ; & je leur
ai indiqué comment je m’y fuis pris pour les faire.
I l eft arrivé de l à , que les Polypes ont été affés
généralement connus en peu de tems ; & qu’on a été,
* 3 en