
4 MEMOIR ES POU R L’H IS T O IR E
voir dans la fuite, qu’il n’étoit pas polïible d’en choifir
un plus convenable. ' ; y
T o u s ceux qui, de mon fçu, ont répété mes E x périences
, ont eu le même fuccès que moi. Les E x périences
dont il s’agit furtout ic i, & qui ont été les
plus répétées par d’autres, confiftent à couper les
petits Animaux qui en font l’objet, transver[alement,
& fuivant leur longueur, en deux ou en plufieurs parties.
Le réfultat de ces Expériences eft, que toutes
les parties de ces Animaux deviennent chacune des
Animaux parfaits, au moien d’une reproduction très
fenüble de ce qui manquoit pour faire un Polype
complet. . I L e Public eft déjà inftruit en particulier du lucces
des Expériences de Mr. de Reaumur. Voici comment
il s’exprime dans la Préface du ûxième Tome
Pa?e 55 de fes Mémoires fur l’Hiftoire des Mettes *. J ’avoue
pourtant, que lorfque je vis pour la première fois deux
Polypes fe former peu à peu de celui que ƒ avais coupe en
deux, feus de la peine à en croire mes yeux, m défi
un fait que je ne ni accoutume point à voir, apres l avoir
vu & revu cent &> cent fois. Mr. de Reaumur a en-
fuite coupé des Polypes en plufieurs parties, & chacune
de ces parties eft devenuë un Polype entier. 11
a auffi appris au Public, que cette reproduttion qu on
admire dans les Polypes, n’a pas plutôt ete connue,
que lui même, & d’autres Obfervateurs, lont bientôt
remarquée dans diverfes efpéces de Vers. En
deux ans de tems, elle eft devenuë un Phenomene
commun : de forte que ces Faits, qui dabord ont
paru incroiables, fe trouvent à prefept vérifiés a le -
D E S P O L Y P E S . I. Mêm. 5
gard de divers Animaux, qui diffèrent non feulement
dans l’efpéce, mais même dans le genre; & , félon
toutes les apparences, on découvrira encore cette
propriété dans un grand nombre d’autres.
L a Préface de Mr. de Reaumur que je viens de
citer, ne renferme pas le feul témoignage qui ait
déjà été rendu publiquement à plufieurs des Faits
finguliers d’Hiftoire Naturelle que je vais expofer.
Il s’en trouve encore un bien refpettable dans le
Nombre 469. # des Tranfattions Philofophiques. * a«, s.
Mr. Folkes, Préfident de la Société Roiale de Londres,
aiant fouhaité de voir par fes propres yeux ce
qu’il avoit appris des Polypes, je lui en envoiai dans
le mois de Février 1743, qui arrivèrent heureufe-
ment. Il en coupa d’abord de différentes manières,
& il vit en peu de tems, des morceaux de Polype devenir
des Polypes complets. Mr. Folkes rend compte
à_la Société Roiale, dans l’Article des Tranfac-
tions Philofophiques dont je viens de parler, du fuccès
des Expériences qu’il a faites pendant les quinze
premiers jours qu’il a obfervé des Polypes. Il fuflit
de lire cet Ecrit, pour être parfaitement inftruit d’une
bonne partie de leur Hiftoire, & pour être convaincu
de la réalité de la plupart des Faits finguliers
qu’elle contient.
C e s Animaux n’ont pas été entièrement inconnus
jufqu’à préfent. Les Tranfattions Philofophiques pour
l’année 1703. en font mention *. On y voit les Ob- # n°. 283.
fervations que Leeuwenhoek, & un Anglois Anony- &
me ont faites fur ces Mettes. Il y a beaucoup de Ait. 1.
rapport entre les Obfervations de ces deux Meilleurs.
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