* Tranf.
Phil. nomb.
2S3. Art. 4.
pag. 1305-
une forte loupe , on voit ciiitinclcnic 111 de petits Animaux
qui font attirés dans leur bouche. Il feroit difficile
de bien décrire ces Polypes, fans le fecours d un
grand nombre de Figures. Leeuwenlioek en a décrit
une efpéce dans la lettre dont nous avons déjà parlé
*. Ils font repréfentés fort en grand dans la Planche
des Xranfactions Philofophiques qui a rapport au
nombre que je cite en marge. Figure. 8. N W V .
& I T S .
A l’occafion de ces différentes efpéees de Polypes,
qui peuvent fournir une abondante matière à découvertes,
je ne faurois me difpenfer de dire un mot
de celle qu’a faite Mr. Hoghes, Eccléfiaftique An-
glois. Il a v u , dans l’eau d’une grotte de 1 Ifle de
Barbade , des corps organifés , qu’il a d’abord pris
pour des fleurs, mais qu’il a cru erifuite devoir placer
dans la Claffe des Animaux. Aiant .voulu cueillir ces
prétendues fleurs, elles fe font d’abord cachées ,
comme nous avons dit que le faifoient les Polypes à
pannache. Elles ont reparu enfuite au bout de quelques
minutes, & fe font développées peu-à-peu. Il
paroit, par les Obfervations.de Mr. Hoghes, que les
efpéees de raïons, ou plutôt de bras, qui bordent le
bout antérieur de ces Animaux, leur fervent à faifir
les petits Animaux qui nagent dans l’eau. On peut
voir, dans les Tranfaétions Philofophiques, une plus
ample Defcription de. ce qu’il a obfervé fur ce fujet.
Il convient de remarquer, que Mr. Hoghes n’avoit
aucune eonnoiffance de ce qui a été découvert en
Europe depuis quelques années fur les Polypes,
lo.rfqu’il a fait les Observations dont il s’agit ici, &
que
que même les fiennes ont été faites les premières.
J’ai dit ci-deffus, qu’on ignorait fi les Polypes de
mer pouvoient fe multiplier par la feclion : j’ajouterai
ic i, qu’il ne paroit pas que cette propriété ait
été connue dans aucun Animal, au moins par les
Naturaliftes dont il nous relie quelques Ecrits. Ils
ont bien fait mention de divers Animaux, dont les
morceaux, apres avoir été fepares , donnent des
marques de vie pendant quelque tems. Arillote dit^,
que la plupart des Infectes vivent après qu’ils ont été
partagés; mais, il ne dit rien qui puiffe faire juger
qu'il ait obferve dans les* portions de ces Animaux
aucune reproduétion, au moien de laquelle chacune
foit devenue un Animal complet. Il paroit feulement,
qu’il a remarqué, que les unes vivoient plus long-
temS que les autres. Il rapporte, que les Animaux,
qui ont le corps long, & beaucoup de pieds, vivent
le plus long-tems lorfqu’ils font partagés; & que les
parties marchent, après qu’elles ont été feparées,
l’une en avant, & l’autre en arriére. Il cite, à cette
* Hilt.
Animal.
11b. 4. cap. 7,
occafion, l’exemple des Scolopendres. C’eft ce
que St. Augullin rapporte * aufli d’un Animal de ce
genre, c’eft-à-dire, d’une efpéce. de Mille-pieds. Celui,
qu’il a vu, fut même coupé en plufieurs parties,
& chacune, dit-il,, fe mouvoit de manière, que Jî
nous ne les avions pas féparées nous-mêmes, & f i les
flejfures n’euffent pas été vifibles, nous les aurions priées'pour
tout autant d Animaux différons.
I l ne paroit donc pas, qu on ait fait des Expériences,
pour voir ce que deviendroient les morceaux
d’Animaux en qui il relie du mouvement, après
P p 3 qu’ils.
* Lib. de
quanti täte
Animæ.