
* PL. V.
Fig.2,3>&4-
* Bibl.Nat.
pag- 877.
& fuir.
maux qui touchent leurs bras. C’eft tout ce que je
puis dire de précis fur ce fujet. Peut-être que la cau-
fe qui produit cet effet, eft la même que celle d’où
réfulte l’adhéfion du corps & des bras des Polypes
aux corps fur lefquels ils fe fixent.
O n feroit d’abord porté à comparer ces boutons,
qui fe font fenfiblement remarquer fur les bras des
Polypes, fur-tout lorfqu’ils font étendus * , à ces boutons
ou mamelons creux, dont font garnis les pieds
des Polypes marins & les bras de la Sèche. On peut
en voir la defcription dans les Auteurs qui parlent
de ces Animaux, & en particulier celle des bras de
la Sèche dans Swammerdam w. Il eft clair que ces
parties fervent à les attacher contre les corps qu’ils
touchent, & il eft très apparent, comme l’a penfé
Swammerdam, que cela fe fait par une efpèce de
fuétion. J’ai appliqué contre ma main le bras d’une
Sèche expirante, & j’ai éprouvé que fes mamelons
fe cramponoient encore avec force fur ma peau.
L a ftruélure des boutons des bras des Polypes
d’eau douce ne m’a paru avoir aucun rapport avec
celle des mamelons de la Sèche, & du Polype de mer.
J’ai fait voir dans le premier Mémoire que ces boutons
étoient formés par la réunion de plufieurs de
ces grains, dont les bras & le corps des Polypes font
remplis. Il fe peut que le Polype, en appliquant fortement
les bords de la partie du bras avec laquelle il
touche l’Animal qu’il tient, & en retirant le milieu
de cette partie, opère une efpèce de fuétion qui fert
à retenir cet Animal. J’ai fouvent remarqué que
quand un Infeéte faifoit beaucoup de réfiftance, l’endroit
droit du bras du Polype qui le tenoit faifi, fe renfloit
confidérablement.
L e s Animaux, qui peuvent fervir de nourriture
aux Polypes, ne font pas également répandus dans
les foliés. Les Polypes favent-ils choifir les endroits
qui en font les plus peuplés, ou ne dirigent - ils leurs
pas de côté & d’autre que fortuitement? Tout ce
que je puis dire là-deffus, c’eft que le penchant, qui
les porte vers les endroits les plus éclairés, peut les
conduire dans des endroits fort peuplés d’Animaux
propres à les nourrir. Au moins eft-il prouvé, par les
Faits que j’ai rapportés ci-deffus, que les Pucerons
branchus,qui font une des principales nourritures des
Polypes, cherchent la lumière & fe rendent auffi dans
les endroits les plus éclairés.
M a is lorfque les Polypes font fixés dans quelque
endroit, n’ont-ils d’autre reffource que d’étendre leurs
bras, & d’attendre qu’un Animal vienne les rencontre
r ; ou bien ont-ils un fentiment propre à leur
faire appercevoir leur proie, & lorfqu’ils l’ont apper-
çue, dirigent-ils leurs bras où elle eft, pour s’en
faifir? J’ai fait des Expériences qui pourront peut-
être donner quelque Eclairciffement fur ces Queftions.
I l m’eft arrivé plufieurs fois qu’en donnant à manger
à un Polype qui n’étoit éloigné d’un autre que de
quelques lignes, ce dernier, fans que la proie eût le
moins du monde touché fes bras, qui étoient dirigés
d’un autre côté, ce dernier., dis-je, a d’abord recourbé
fon corps, & a ramené quelques bras vers cette
proie.
J e voulais un jour donner à manger à un jeune
Po