
* PL. VI.
Kg- 3- $•
* Fig. i l .
* Pag. 86.
&c. Edit, de
Leyde1737.
* b, b.
* Fig. 3. Pavoit
entr’aùtres d’une efpece qui fe multiplie extrêmement,
& qu’il eft fouvent facile de fe procurer
en grande quantité *. Celui qui eft repréfenté dans
cette Figure, & qui eft marqué p, eft de grandeur naturelle;
mais pour bien juger de leur figure,il faut les
obferver avec une bonne loupe, ou avec une lentille
du microfcope *. On les trouve exadement décrits
dans Swammerdam #. Ils font remarquables par deux
bras ramifiés qui s’élèvent au deffus de leur tête * ,
& qui leur fervent de nageoires. Ils leur font faire
divers mouvemens, trop longs à décrire. La forme
de ces bras a déterminé Swammerdam adonner à ces
Animaux le nom de Pucerons branchus. Ces Pucerons
fautillent continuellement dans l’eau. Us font ordinairement
rougeâtres.
J e raffemblai quelques-uns de ces Pucerons, & je
les mis dans un poudrier où il y avoit des Polypes,
qui en faifirent bientôt en ma préfence. On diroit
que le Puceron connoit d’abord le danger qu’il court
lorfqu’il touche le bras d’un Polype. Il fe débat fur
le champ avec une extrême vivacité. S’il eft arrêté
par le bout d’un bras,ou à peu près,il lui arrive fou-
vent de l’entrainer * , comme j’ai dit que font les Mille
pieds. J’ai vu fouvent des Pucerons qui parve-
noient à fe mettre en liberté. Il m’a paru qu’ils le
pouvoient plus facilement que les Mille-pieds. Comme
ils font fort petits, & fur-tout que leur Corps
n’eft pas allongé, ils rifquent moins que les Vers de
s’engager dans les bras des Polypes en fe débattant.
L e s Polypes ne fe fervent quelquefois que d’un
bras pour arrêter un Puceron , & pour le porter, à
. .. . - - la
la bouche. Ils font alors contourner d’ordinaire ce
bras en forme de tire-boure, pour le racourcir. On
doit remarquer, qu’ils ne le contournent pas jufqu’à
fon origine, mais qu’il refte toujours une portion de
quelques lignes, qui eft affez épaiffe. C ’eft cette portion
qui fe recourbe, pour ramener contre la bouche,
l’autre partie du bras qui tient le Puceron.
. C e t Animal eft un peu plus long que large *.
Lorfqu’il eft appuié contre le bout antérieur d’un Polype,
il paroit, comparé à fa bouche , telle qu’elle
eft lorfqu’il ne dévore aucune proie, ce que ferait,
par rapport à celle d’un homme, une poire aufti greffe
que fa tête. Un homme viendrait à bout de faire
pafler cette poire dans Ton corps par morceaux, en
la brifant avec fes dents. Mais le Polype n’a aucune
dent, aucune partie dure, dans la bouche , qui
puiffe en faire les fondions. Il fupplée à cela par
l’ouverture prodigieufe qu’il peut lui donner ; il avale
le Puceron tout entier, de quelque façon qu’il le
préfente. Peu après qu’il a été appliqué contre le
bout antérieur du Polype, on voit la bouche de ce
dernier s’élargir, & former infenfiblement un creux,
une efpéce de calice,dans lequel la moitié du Puceron
eft logée #. Les lèvres du Polype, en continuant à
s’étendre, avancent enfuite par deffus la moitié qui
parait en dehors de la bouche * , peu à peu elles la
recouvrent abfolument; & quand elle eft toute recouverte
, ces lèvres fe trouvent entièrement rapprochées,
& la bouche du Polype eft de nouveau fermée.
On voit alors diftindemeut le Puceron à travers la
peau du Polype; il paroit en défions de fa bouche,
- 0 êt- ■