
grains Te détachent en grande quantité-, c’eft le fymp-
tome d’une maladie très dangereufe. La fuperficie
du Polype qui en eft attaqué,.devient de plus en plus
irrégulière , elle nfeft plus terminée comme auparavant,
ü- en fort des grains de tous c o t e z le Polype l e
contracte, fe renfle, de même que fes bras il prend
un oeuil blanchâtre , enfin il perd fa forme, & il ne £e
trouve plus, à la place où il étoit, qu’un amas de
grains #. On diroit que la matière glaireufe , qui
réunifient ces grains, a perdu fa ténacité, & que dès
lors ils fe font féparez. Pour bien voir les effets de
cette maladie que je viens de décrire, il faut l ’obfer-
ver dans un Polype de la fécondé ou de la troifiéme
efpéee, & en choifir un des plus grands.
J e dois faire encore ici m e remarque très importante
fur les grains dont la peau des Polypes- eft garnie.
Lorfqu’en déchirant un petit morceau de cette
peau, qui eft dans une goutte d’eau, fur une lame de
verre, on en a fait fortir une grande quantité, les
uns font réunis en petits monceaux, en différens endroits
de cette goutte, & les autres font feula. Ces
monceaux de grains-, obfervés au microfcope, paroi!
fént être de la couleur du Polype dont ils ont été tirés.
C’eft ce qui eft très fenfible dans les monceaux
de grains des Polypes verds, parceque leur couleur
verte eft plus vive & plus frappante que celle du
brun rougeâtre des autres Polypes. Cependant on
ne laiffe pas de remarquer diftintlement, que les
monceaux de grains de ces derniers font colorés. Mais
lorfque les grains des uns & des autres ne font pas réunis,
ils font d’un blanc tranfparent : Par exemple, lo r !
qu’on
qu’on fépare ceux qui paroiffoient colorés quand ils
étoient réunis en monceaux, ils paroiffent tranfparens.
I t n’y a rien d’extraordinaire dans ce Fait. Les
petites parties d’un corps coloré, lorfqu’elles font réparées,
ne paroiffent pas d’une couleur aufti vive que
lorfqu’elles font réunies. J’indiquerai dans la fuite
des Faits qui, peut-être, pourront fervir à rendre
raifon, pourquoi cela eft encore plus remarquable
dans les grains des Polypes, que dans les grains de
beaucoup d’autres matières colorées.
P u 1 s Q_u e les grains d’un Polype, quand ils font
réunis, ont la couleur même de ce Polype, il eft
clair que fa couleur dépend de celle de fes grains, &
que c’eft dans ces grains qu’elle réftde. Mais j’ai dit ci
deffus*, queles Polypes pouvoientperdre leur -couleur *pag. 47t
& devenir blancs; perdent-ils donc alors leurs grains,
& eft-ce de la perte de ces grains que refuite celle
de la couleur? L a queftion eft certainement intéreffan-
te , & l’on Cent que la réponfe -doit donner des éclair-
ciffemens fur la nature des grains des Polypes. Il n’y
avoit, -pour éclaircir cette queftion, qu’à obferver a-
vec foin, fi les Polypes, qui ont perdu leur couleur
en tout ou en partie, ont encore des grains; ou au
moins, s’il ne leur en refte que très peu, s’ils ont diminué
proportionnellement à la diminution de -leur
couleur. C ’eft ce que j’ai fait. J’ai obfervé plufieurs
Polypes blancs, & pour faire des Obfervâtions plus
fûres , j ’en ai en même tems examiné de colorés. J’ai
trouvé dans les Polypes blancs des grains en abondance,
& beaucoup plus, ce me femble, qu’ils n’au-
roient dû en avoir, fi la quantité de ces grains avoit
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