
quent, il n’a pu y avoir entre ces petits & cesmeres,
par le moïen de ces parties, aucune communication
qui pût contribuer à la fécondation. Les.petits étant
devenus capables de prendre des alimens , je leur en
donnai : ils crûrent, ils fe féparérent ; & , d’abord
après leur réparation , je les mis en fblitude dans des
verres. Ils n’auroient pas dû multiplier, s’il avoit été
néceffaireque leur mere leur communiquât le principe
de la fécondité,de la manière dont je l’avois fuppofé :
& ce qui prouve, que cette fuppofition etoit fauffe,
c’eft qu’ils multiplièrent tous abondamment, après
avoir fait quelques repas.
M a i s , cette communication fuppofée pouvoit,
peut-être, avoir lieu entre les jeunes qui fortoient
enfemble du même Polype. Il n’y .avoit guères de
vraifemblance dans cette idée. Cependant, je ne voulus
pas négliger de faire l’Expérience, qui pouvoit
décider, que ces jeunes Polypes ne fe fervoient point
’ de leur tête pour fe rendre féconds les uns les autres.
Je coupai donc celle d’une mere qui n’avoit qu’un
jeune, & qui a toûjours été feul jufqu’à fa féparation.
Cependant ce' petit a multiplié abondamment dans le
ve rre, où je le mis en folitude, apres qu il fe fut fé-
paré de fa mere.
J ’ai fait une autre Expérience, qui prouve aufli
qu’un jeune Polype a en lui le principe de la fécondité
, avant qu’il ait pu le recevoir extérieurement de
fa mere, ni d’aucun autre Polype. J’ai coupé un jeune,
qui commençoit feulement à pouffer ,c’eft-à-dire,
qui n’étoit encore qu’un très petit bouton, tel que celui
qui eft marqué e , dans la Figure i. de la Planche
che VIII. On le voit dans la Figure'9.' de la même
Planche, comme il étoit d’abord,après, qu’il eut été fé-
paré de fa mere avec des cifeaux; & il eft grolïï au
microfcope dans la Figure 10. Ce bouton, àiant été
mis à part dans un verre, s’eft allongé peu à peu, il
lui eft venu des bras, & il a enfuite multiplié.
E n f in , pour, achever cette Difcuffion, je dirai,
que, quelque attention que j’aie donnée pour voir û
un jeune Polype ne fe féconde point lui-même d une
manière extérieure, je n’ai pu rien appercevoir qui
m’ait fait venir la moindre idée de ce que je cherchois.
I l me paroit convenable de rappeller ici en peu
de mots à l’efprit, ce que nous apprennent les differentes
Expériences que j’ai faites, pour découvrir le
principe de la fécondité des Polypes. On en peut
conclure :
i°. Qu’un jeune Polype, depuis qu’il eft féparé de
fa mère, n’a pas befoin de-la compagnie d’un autre
Polype, pour multiplier.
2°, Que même avant que de s’en féparer, il a le
principe de • la fécondité , puifque dès lors il multiplie.
3 0 , Que fi c’eft la mere qui lui communique ce
principe pendant qu’il lui eft uni, ce n eft point qu il
y ait aucune communication entre la tête & les bras'
de cette mere, ou bien entre la tête & les bras d’un
jeune Polype. ■
4°. Qu’il n’eft pas non plus fécondé de cette
manière par un autre jeune, qui forte de la même
mere en même tems que lui.
50. Que s’il fe féconde lui-même, il eft affez vrai-
B b 2 fein'