
* PL. XI.
* Fig. 8.
petite bande de peau de Polype, terminée à un bout
par quelques bras contra&és. Je prens la précaution
de mouiller ma main, le pinceau, & les moitiés de
Polype qui viennent d’être féparées , afin de ne pas
rifquer de déchirer ces moitiés : ce qui pourroit facilement
arriver fans cette précaution. Après avoir examiné
les portions de Polype, je les conduis avec le
pinceau dans l’eau qui eft dans le creux de ma main,
d’où je les enlève l’une après l’autre, pour les mettre
dans un verre plat, afin de continuer à les obferver.
I l arrive, la plupart du tems,que les moitiés d’un
Polype, coupé en deux longitudinalement ,fe contournent
d’abord , & fe roulent de différentes manières.
Elles commencent ordinairement à fe. rouler par une
de leurs extrémités, & forment alors un rouleau fort
étroit*. J’ai remarqué, que la fuperficie extérieure de
la peau du Polype eft toujours en dedans du rouleau.
Il fe déroule enfuite, & la moitié de Polype , après
avoir plus ou moins attendu, fe forme en tuïau ;
les bords des deux côtés * fe rapprochent, & fe réunifient.
Il arrive quelquefois, que la réunion des
bords commence par le bout poftérieur, & d’autres
fois ilsfe rapprochent à peu près par-tout à la fois.
Lorfqu’ils fe réunifient peu-à-peu, en commençant
par un bout, on peut diftinguer ordinairement la portion
du Polype qui eft déjà fermée * , de celle qui ne
l’eft pas encore #. Il arrive fou vent, que l'a portion
de Polype eft fi contournée, quand les bords commencent
à fe réunir, qu’on ne peut voir comment ils fe
rapprochent.
C e s bords, en fe réunifiant, fe joignent fi bien,
qu’on
qu’on ne voit,dès le premier moment,aucune cicatrice
à l’endroit où ils fe font réunis; la peau du Polype
eft auffi unie là qu’ailleurs. C’eft ce qui fait,qu’auf-
fitôt que la réunion des bords eft achevée, le corps
des moitiés de Polypes reffemble à celui d’un Polype * PL XI
parfait *: mais, les têtes font moins garnies de bras: Fig- 1 °<ah
elles n’en ont que trois ou quatre, fuivant le nombre
qu’en avoit le Polype qui a été partagé, & fuivant
que la divifion a été faite.
IL ne faut communément qu’une heure, & même
moins, pour que la moitié d’un Polype, coupé
fuivant fa longueur , prenne la forme d’un Polype
parfait.
Q.uo 1 q u E les portions de Polypes, coupés longitudinalement
en deux, n’aient que quelques bras, ils
leur fuffifent pour arrêter une proie. Je fus d’abord
furpris d’en voir quelques - unes-, qui, 24 heures après
la feétion, faifirent & avalèrent un Ver aufti long
qu’elles. Mais aiant, dans la fuite, effaïé de donner à
manger encore plutôt à des moitiés de Polypes, coupés
fuivant leur longueur, j’en ai vu , qui mit mangé
trois heures après la feétion. J’ai quelque lieu de
foupçonner que les portions d’un Polype, qui n’a pas
pris d’alimens depuis un certain tems, lorfqu’on le
coupe, mangent plûtôt après l’opération, que celles
d’un Polype bien nourri.
J e viens de dire, que les Polypes,qui font venus
de portions de Polypes, coupés longitudinalement,
n’ont d’abord que quelques bras : mais, en peu de
jours, on en voit pàroitre d’autres, qui pouffent aux:
endroits où il en manquait *;enforte que, lorfque ces * Fîg. i®,
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