
des deux Polypes #. Le bout poftérieur i d du Polype
intérieur, étoit parfaitement réuni avec le Polype
extérieur a i b, & il l’étoit encore autant que jamais
à la fin de Février 1743, lorsque j’ai cru pouvoir
ceffer de l’obferver.
O n peut juger, par la dernière Expérience que je
viens de rapporter, qu’un Polype peut, en quelque
manière, être enté fur un autre Polype. On.a vu du
moins que les portions co & i d * du Polype intérieur,
ont été long-tems unies, avec le Polype extérieur
a i b , comme une branche ou une greffe eft
unie au tronc auquel elle eft attachée.
M a i s , ce n’eft pas cela feulement que j’ai cherché,
lorfqué j’ai commencé à mettre des Polypes les
uns dans les autres. J’ai voulu voir, fi le Polype in-
. térieur ne s’incorporeroit point avec le Polype extérieur
fans en fortir,de manière qu’caipût dire, qu’il l’a
doublé, & que de deux Polypes il s’en eft formé un.
D e toutes les Expériences que j’ai faites dans ce
but-là, il n’y en a point qui ait mieux répondu à mon
attente, que celle que j’ai commencée le 22 Oftobre
1742. Le Polype, que j’ai mis ce jour-là dans un
autre Polype, n’en eft jamais forti, ni en tout, ni en
partie. Je l’avois retourné, avant que de le faire entrer
dans l’autre Polype; & j’ai eu foin, comme à
l’ordinaire, d’embrocher les deux Polypes, après
qu’ils ont été mis l’un dans l’autre. Je ne faurois dire
ce qu’eft devenu le corps du Polype intérieur; s’il a
été diffous dans l’eftomac du Polype extérieur, ou
s’il s’eft incorporé avec ce dernier Polype. Mais, je
puis aftûrer,que ƒ ai vu ce corps du Polype intérieur
dans
dans le Polype extérieur, plufieurs jours après qu’il y
a été introduit. Par rapport a la tete du Polype in
térieur, je fuis affuré, qu’elle s’eft réunie avec celle
du Polype extérieur. Les lèvres de ce dernier Polype
fe font .collées contre le col du premier; & , au
bout de quelque tems, les deux têtes de ces Polypes
n’en formoient qu’une, qui avoit deux rangs de
bras #.■ J’ai vu très diftinftement, à diverfes fois que
j ’ai donné à manger au Polype c a b * , qu’il n’avoit
qu’une bouche, .& que c’étoit celle du Polype inté- g
rieur. La bouche de l’extérieur * étoit remplie par *
la tête du Polype intérieur ; ou, plutôt, elle n’étoit
plus une bouche. On ne diftinguoit plus que les bras
qui avoient bordé fes lèvres, & qui formoient àlors
le fécond rang de bras #, dont je viens de parler. * s<
J’a i nourri ce Polype, depuis le 22 Oélobre 1742,
jufqu’au milieu de Février 1743 > qu’il eft mort de
maladie. Il a crû & multiplié pendant cet intervalle
de tems; & j’ai toujours pu diftinguer les deux rangs
de bras qu’il avoit à fa tête.
C e Polype # n’eft pas un des moins extraordinai- * *«*•
tes dont nous aions parlé jufqu’à préfent. Il étoit
compofé du Polype extérieur, & du Polype intérieur
, ou du moins de fon bout antérieur, qui aurait
pu facilement devenir un Polype parfait. On peut
donc affurer, qu’il étoit compofé de deux Polypes:
& , cela étant, on peut regarder l’Expérience, dont
il s’agit ici, comme l’oppofé de la première que nous
avons faite fur les Polypes. Celle-ci nous a appris,
que d’un Polype on pouvoit en faire deux; & celle-
là , que de deux Polypes on pouvoit en faire un.
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