
lui, & comme lui, & font compofées de la même matière
, au moins celles des Polypes à pannache que
j’ai obfarvés.
C e que je viens de dire fur la manière dont les
jeunes Polypes à pannache pouifent aux côtés de
ceux qui font déjà formés, fuffit pour faire fentir le
grand rapport qu’ils ont à cet égard avec les Polypes
à bras en forme de cornes; c’eft-à-dire, qu’ils multiplient
par rejettons, comme ces derniers. Ils nous
fourniffent par conféquent un fécond exemple de cette
manière de multiplier, parmi les Animaux.’
Me. de Reaumur en rapporte encore plufieurs
exemples dans la Préface dufixiémeTome des Mémoires
pour fervir à l’Hiftoire des Infecles *;favoir,ceux
de diverfes efpéces de Polypes à pannache marins.
Il en a même découvert de nouvelles, depuis que cette
Préface eft écrite, & il eft plus que vraifemblable
qu’un grand nombre de corps organifés, qu’on a pris
fi long-tems pour des Plantes, fe trouveront audi
être des Polypiers, remplis de Polypes. Ce qui
rend cette conjecture très vraifemblable, c’eft le rapport
qu’ont entre eux tous ces corps,qu’on a rangés
dans la claffe des Plantes marines, & dont plufleurs
font certainement des amas de Polypes.
J e n’entrerai pas dans un plus grand détail fur ce
fujet : je ne faurois mieux faire que de renvoier à ce
que dit Mr. de Reaumur dans la Préface que j’ai citée,
& à ce que lui & Mr. Bernard de Juffieu donneront
encore au Public fur un fujet fi intéreffant.
J e crois devoir faire encore mention d’un Fait touchant
les Polypes d’eau douce à pannache. Ils multiplient
non feulement par rejettons, mais ils font
auffi des oeufs. C ’eft ce que nous apprend Mr. de
Reaumur dans la Préface dont j’ai fait mention ci-def-
fus #. 11 a obfervé avec Mr. Bernard de Juffieu, que * Pag. 7s.
les Polypes d’eau douce à pannache ont pondu des
oeufs bruns & un peu applatis, & ces Meilleurs ont
vu naitre des petits de ces oeufs. J’ai vu dans plufieurs
des Polypes à pannache, fur lefquels j’ai fait
mes Observations, de petits corps fphériques de différentes
grandeurs , blancs & tranlparens. J’ai feulement
foupçonné que ces petits corps étoient des
oeufs, mais je n’ai pas eu occafion d’examiner fi ce
foupçon étoit fondé, ou non. Ces petits corps dont
je parle, étoient très faciles à diftinguer à travers la
peau tranfparente du Polype, & celle de la cellule.
Ils étoient dans un mouvement continuel, & comme
balottés d’un endroit à l’autre. Je les voiois paffer de
la cellule # dans le corps d’un Polype f , & monter, FigLg# fj, t
entre la peau & les inteftins, jufque près de la racine b m.
du pannache # , & de là retourner enfuite dans la t « t ; ».
cellule. Ce n’eft pas tout : ceux, qui fortoient du * >■
corps d’un Polype, & paffoient dans la cellule, n’é-
toient pas toujours pouffés de nouveau dans le corps
du même Polype, mais fucCeflivement dans celui de
divers autres. C’eft à quoi j’ai fait une grande attention;
parce que ce Fait prouve clairement, que les
cellules de différens Polypes communiquent entre elles
, ou plutôt que plufieurs de ces Animaux ont une
cellule commune : & fi ces corps fphériques, que j’ai
vus paffer fucceffivement dans le corps de différens
Polypes, font des oeufs , on pourroit dire que ces
E e 3 oeufs«