
che de l’y faire contraûer le plus qu’il eft poffible.
Il eft à remarque?, qu’un Polype s’élargit davantage
en fe contraélant hors de l’e au, que dans 1 eau : il
s’applatit en partie hors de l’eau fur le corps fur lequel
il repofe. Ce n’eft pas la feule raifon pour laquelle
il vaut mieux que le Polype, qu’on doit couper
longitudinalement, foit hors de l’eau, plutôt que
dedans. Lorfqu’il eft dans l’eau, le moindre mouvement
que l’on fait, ou en remuant la main dans laquelle
il eft, ou en paffant les cifeaux fous fon corps
pour le couper, le fait changer de fituation, ce qui
eft fouvent caufe, qu’on ne donne pas le coup de cifeaux
où l’on veut. Au contraire, quand un Polype
eft hors de l’eau , on peut paffer facilement les cifeaux
fous fon corps, fans le faire remuer** Il y a
encore un expédient, qu’on peut joindre à ceux que
je viens d’indiquer, pour rendre plus larges les Polypes
qu’on veut couper fuivant leur longueur : c’eft de
leur donner bien à manger, avant que de faire, cette
opération. Les alimens, comme on 1 a vu dans le fécond
Mémoire, obligent.le corps d’un Polype à s’élargir
extrêmement. On peut le mettre fur la main
lorfqu’il a l’eftomac plein, & le couper avec les alimens
qu’il a dans le corps. Ce n’eft pas le tout que
de faire enforte que le Polype foit bien contraélé &
élargi fur la main, il faut encore avoir grand foin de
le placer de manière, qu’il foit difpofé en droite ligne
, & que fes deux extrémités fe puiffent facilement
diftinguer.
T o u t cela étant fait, je prens dans la main droite
des cifeaux fort fins ; j’en fais paffer fous le Polype
pe un côté, en commençant par la pointe; & je fais
enforte que ce côté des cifeaux foit difpofé fous le
Polype parallèlement à la longueur de fon corps. On
peut commencer à faire paffer le côté des cifeaux fous
le corps du Polype, par laquelle des deux extrémités
de ce corps qu’on veut: mais,comme l’antérieure eft
ordinairement plus large, il eft plus commode de commencer
par celle-ci, d’autant plus qu’on peut alors
avec plus dé facilité partager la tête également.
Quand le côté des cifeaux, que j’ai fait paffer fous le
Polype, eft difpofé parallèlement à fa longueur, &
que je vois que fa pointe va tant foit peu au-delà
du bout du Polype, oppofé à celui par lequel ce côté
a commencé à paffer fous fon corps, je ferme les cifeaux,
& le Polype fe trouve ordinairement coupé
affez également en deux fuivant fa longueur.
U n Polype entier forme, ainfi que cela a été
dit dans le premier Mémoire *,■ une forte de tuïau, * Pag. 50.
qui va d’un bout de fon corps à l’autre. Une moitié
d’un Polype,coupé en deux fuivant fa longueur*, *.pL- xi.
forme donc un demi tuïau, dont l’extrémité antérieure
# eft terminée par la moitié de la tête, c’eft- '<<■
à-dire, par la moitié de la bouche, & par la moitié
des bras, ou à peu près.
A p r è s avoir coupé le Po lyp e , je panche tant
foit peu la main, pour faire enforte que l’eau qui
eft dans le creux, le vienne mouiller; & puis, avec
la pointe humeftée d’un pinceau, j’écarte les portions,
de Polype l’une de l’autre, & je les étends fur
ma main humeftée, afin de pouvoir les examiner à la
loupe commodément. Chacune paroit alors être une
H h 2 pe-
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