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Fig- i.
184 MEMOIRES P O U R L H I S TO IR E
foient faire cependant aux Polypes, en peu de tems
plus de chemin qu’ils n’en pourraient faire dans un
four en marchant. D’autres Polypes alloient encore
plus vite. C’étoient ceux,qui étoient fixes fur lesiou-
reaux de ces jolies Teignes, faits avec de petites pièces
de Plantes, coupées en quarrés longs , réunies enfem-
ble, & difpofées en fpirale. Ces Teignes nagent affez
vite. J’en ai vu qui portoient, en nageant, plufieurs
Polypes attachés à leurs foureaux *.
J ’ ai déjà dit, que cette grande quantité de Polypes
n’a pas duré long-tems. Huit jours après avoir
remarqué des morceaux de bois qui en étoient chargés,
je n’y trouvai plus que des relies de Polypes ,
qui n’étoient reconnoiflables, que pour ceux qui eh
avoient déjà vu périr. Il eft fort vraifemblable, que
les Poux, dont j’ai déjà parlé, ont beaucoup contribué
à la deftruftion de ces Polypes. Tous ceux ,
que j’ai tirés de l’eau dans ce tems-là, en avoient. J’ai
laiffé des Polypes dans de grands verres,fans les délivrer
de ces Animaux; ils en ont été dévorés pour la
plupart. . . , „
L e s Polypes peuvent, comme je 1 ai dit ci-delius,
multiplier dans un tems affez froid. J’en ai trouvé
dans les eaux de Sorgvliet au mois de Novembre, de
Décembre & de Mars,qui avoient trois & quatre petits;
& j’en ai eu en même tems dans un Cabinet,
qui'en portoient davantage. Les Expériences, que
j’ai faites, m’ont prouvé clairement, que les Polypes-
peuvent produire des petits durant toute l’année.
J’en ai plufieurs Exemples parmi ceux que j ai nourris
pendant long-tems.
C éd
é s P O L Y P E S . I I I . Mém. 185
C e l u i , dont il s’agit dans l’A rticle du Journal
que j’ai rapporté ci - deffus # , a , comme on l’a vu ,
commencé à pouffer des jeunes le 9” '. Juillet 1741,
dant, je l’ai tenu en Hyver, dans un Cabinet, où le
froid ne différait que de quelques degrés de celui
qu’il faifoit dehors; & je ne l’en ai ôté, pour le mettre
fur la tablette de ma cheminée , que lorfqu’il
geloit.
A y a n t tenu un Régitre des naiffances des Polypes
pendant l’E té , j’ai été curieux d’en tenir un pendant
l’Hyver. J’ai commencé dans l’Automne de
1742 j’ai pris pour fujets de mon Expérience,
deux Polypes de la fécondé elpéce, & deux de celle
à longs bras. Mon but n’a pas été de rechercher feulement
combien ils produiroient de petits pendant un
mois de l’Hyver ; mais encore de tâcher d’obferver,
auffi exaûement qu’il me ferait polïible, à quel degré
de froid ils cefferoient de multiplier, & à quel degré
ils recommenceroient. E t comme la quantité d’ali-
mens , que prennent les Polypes , influe beaucoup
fur le plus ou le moins de petits qu’ils produifent, je
me fuis encore propofé de marquer les repas qu’ils
feraient en H y v e r , & de leur en faire faire autant
qu’ils pourroient, afin d’acquérir par-là des idées
plus complettes, fur tout ce qui a rapport à leur
multiplication.
P o u r faire ces Expériences, j’ai dû continuellement
* Janvier 1
1744-
obferver le Thermomètre. J’en ai tenu un dans
un des quatre verres où étoient les Polypes que j’ob-^
A a 2 ferp
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