
de Polypes pafferoit du côté le moins éclairé, fur le'
côté le plus éclairé. Le jour après avoir tourné le
verre, je trouvai que le côté le moins éclairé,, celui
fur lequel j’avois laiffé beaucoup de Polypes, en étoit
prefque entièrement dépeuplé. Ils étoient difperfés'
dans le verre, & en chemin pour fe rendre fur le côté
du verre le plus éclairé ; car le lendemain j’y en.
trouvai déjà plüfteurs, & au bout de quelques jours,
il y en eut autant qu’il y en avoit fur L’autre, avant,
que j’euffe fait faire un demi tour au verre. Je le
tournai encore, & je réitérai par là la même Expérience
, qui eut le même ■ fuccès. Après avoir vu la
même chofe plufieurs fois, je. fus convaincu que les
Polypes avoient un penchant particulier pour l’endroit
du verre le plus éclairé. Je n’ofai pas décider
fi ce penchant fe rapportoit direétement à la lumière,
ou fi quelqu’autre circonftance les attiroit fur le
côté - qui en étoit le plus éclairé. Je rapporterai dans
la fuite plus au long les Obfervations que j’ai faites
fur ce fujet, qui me parut alors digne d’attention:
& ce fut dès ce moment que je réfolus, non feulement
de chercher des éclairciffemens fur cet article,
mais même de tâcher d’approfondir en général l’Hifî
toire des Polypes.
J e ne tardai pas à appercevoïr, que tous lès individus
de l’efpéce de Polypes que j’obfervois, n’avoient
pas un nombre égal de bras ou de pieds; & j’eus lieu
de croire qu’il n’y avhit rien là que de naturel. Quoique
je ne trouvaffe aucune-difficulté à admettre cette
différence entre les individus d’une même efpéce d’A - •
nimaux, je comparai cependant d’abord ces bras, de
Po-
Polypes aux branches & aux racines des Plantes,
dont le nombre varie beaucoup entre les individus de
la même efpéce. Je penfai de nouveau à cette ocea-
fion, que peut-être ces Corps organifés que j’obfervois
étoient des Plantes, & j’eus le bonheur de rie
pas rejetter cette idée. Je dis que j’éus le bonheur
de ne pas rejetter cette idée, parceque, quoiqu’elle
fut la moins naturelle, elle me fit penfer à couper de»
Polypes. Je jugeai que, fi les deux parties d’un même
Polype vivoiënt après avoir été féparées,* & de-
venoient chacune un Polype parfait,.il feroit évident
que ces corps organifés étoient des Plantes. Comme-
cependant j’étois beaucoup plus porté à croire que
c’étoient des Animaux, je ne comptais pas beaucoup
fur cette Expérience ; je m’attendois à voir mourir
ces Polypes coupés.
C e fut le 25 Novembre 1740. que je coupai le premier.
J’en mis les deux parties dans un verre plat, qui
ne contenoit de l’eau qu’à la hauteur dé quatre à c.inq
lignes.. De cette manière il m’était facile d’obferver
ces portions de Polype avec une loupe allez forte.
J’i n d iq u e r a i ailleurs les précautions que j’ai
emploiées en faifant mes Expériences fur ces Polypes
coupés, & la manière dont j.e m’y fuis pris pour les
couper. Il fuffira de dire ici, que je coupai transver-
falement le Polype dont il s’agit, & un peu plus près
du bout antérieur que du poftérieuiv La première-
partie étoit donc un peu plus courte que la fécondé.'
D a n s l’inflant que je coupai le Polype, ces deux’
parties fe contractèrent, enforte qu’elles ne parurent
d’abord au fond du verre dans lequel je les mis,. que
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