
L e chaud & le froid font fur les Polypes le même
effet qu’ils produifent fur la plupart des Infe&es ter-
reftres & aquatiques. Le chaud les anime, & le
froid les engourdit. Il faut cependant un degré de
froid confidérable pour réduire les Polypes à une
parfaite inaftion, il faut qu’il approche de fort près
de celui de la congélation. Alors les Polypes font
contractés plus ou moins, & reftent tels. Mais à me-
fure que l’eau, dans laquelle ils font, acquiert quelques
degrés de chaleur, ils s’étendent, & ils font tous les
mouvemens dont ils font fufceptibles, proportionnelle-
' ment à ce degré de chaleur. Il n’eft pas néceffaire
que ce degré foit fort confidérable pour que les Polypes
s’étendent beaucoup ; il fuffit que l’eau foit à
peu près dans un degré tempéré, c’eft-à-dire, qu’elle
faite monter le Thermomètre de Farenheidt au quarante
huitième degré. En Eté ils s’étendent encore
davantage , & plus fréquemment : mais l’effet de
quelques degrés de chaleur de plus ou de moins n’eft
pas affez fenüble pour pouvoir. être marqué avec
précilion.
Il en eft de l’extenfion & de la contraction des
bras des Polypes, comme de l’extenûon & de la contraction
de leur corps. Ce qu’on peut dire de la longueur
de ces bras, eft équivoque jufqu’à un certain
point, à caufe de la faculté qu’ils ont aufïï,de s’arrêter
à tous les degrés qui font entre la plus grande extern
fion & la plus grande contraction. Mais, malgré cela,
il eft facile de juger, que les bras des Polypes de
telle efpéce, font plus longs que ceux d’une autre,au
moins par rapport aux trois efpéces que je connois.
L e s
L e s Polypes verds font ceux qui ont les bras les
plus courts #.■ J’en ai rarement vu dont la longueur *pl. i.
furpaffât la moitié de celle de leur corps,c’eft-à-dire, Flg'
dont la longueur fût plus de trois lignes. Les bras
d’un pouce de longueur font très communs dans les
Polypes de la fécondé efpéce *. J’en ai vu pluûeurs *fig. 2.
les étendre jufqu’à deux & même trois pouces.
J’a 1 dit ci-deffus, que les Polypes de la troifiéme efpéce
étoient faciles à diftinguer par leur queue #; *Fîg.3. w.
mais la longueur de leurs bras fournit encore un Ca-
raCtère très remarquable, & très propre à les diftinguer
des autres efpéces.. C ’eft ce qui fait que je les
appellerai fouvent Polypes à longs bras.
J e donne aux efpéces de Polypes dont je parle,
les noms de première, fécondé, & troifiéme efpéce,
félon l’ordre du tems dans lequel je les ai trouvées.
J’ai découvert la première efpéce, ou celle des Polypes
verds #, au mois de Juin 1740., la fécondé + au mois * Fig. 1.
d’Avril 1741., & la troifiéme, ou celle des Polypes à f Flg' 2‘
longs bras f , au mois de Juillet de la même année. * Fig. 3.
L o r s q u e je tirai ces derniers de l’eau,je les pris
pour des Polypes de la fécondé efpéce. Je les mis
en grande quantité à la hâte dans un verre plein d’eau,
de fept pouces de hauteur, & de cinq de diamètre,
que je le plaçai fur la tablette d’une fenêtre. Je n’eus
occafion de confiderer ces Polypes avec attention, que
le lendemain. Ce fut pour moi une grande furprife,
de trouver le verre, dans lequel ils étoient,rempli de
fils fort longs, & qui me parurent auffi déliés que des
fils d’Araignée. Je me mis d’abord à étudier ce que
ces fils pouvoient être, fans foupçonner ce qu’ils é-
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