
pofés fur l’eau, par des Tipules & par des Coufms..
On peut donc emploier avec fuccès ces vafes & ces
baquets, & en s’épargnant la peine de nourrir les Polypes
qu’on y conferve, on fe met à couvert d’une di-
fette qui peut déranger des Obfervations intéreffantes.
Il eft fouvent convenable de ne point changer
l’eau de ces vafes dans Iefquels on tient des Infectes
; mais quand on ne la change pas, & quand on
ne nettoie pas le vafe , il fe remplit fouvent d’une
herbe fine comme des cheveux , dans laquelle les
Polypes s’embarraffent, ou bien il croît contre fes parois
de petites Plantes prefque imperceptibles, qui les
obfcurciffent fi le vafe eft de verre, & qui empêchent
qu’on ne puiflë voir diftinélement dedans. Il y a
un moïen commode de prévenir ces inconvéniens-
C ’eft de mettre dans chaque vafe quelques Limaçons
aquatiques, plus ou moins, à proportion de fa grandeur.
Ils mangeront ces Plantes , à mefure qu’elles
poufferont. L ’eau & les parois du vafe relieront a-
lors nettes.
J’a i dit ci-deffus qu’il fuffifbit qu’un Infecte touchât
le bras d’un Polype, pour qu’il en fût arrêté ;
c’eft ce que j’ai eu occafion d’obferver très fouvent.
j ’ai même vu un Mille-pied ne toucher le bras d’un
Polype qu’avec un feul de fes pieds, je l’ai vu fe
débattre vivement pendant plufieurs fécondés, fans
qu’il pût fe détacher.
Q uelle que foit la caufe de ce Fait, elle n’eft
point néceffaire, & dépend de la volonté du Polype.
II n’y a , pour fe le perfuader, qu’à faire tomber fur
les bras des Polypes, lorfqu’ils font fort raffafiés,
des
des Animaux qu’ils aiment beaucoup. Il arrive alors
fouvent qu’ils les laiffent gliffer fur leurs bras fans les
retenir ; au lieu- que s’ils avoient eu faim, ils les auraient
arrêtés au premier attouchement.
L ors q.u’o n donne à un Polype affamé, des
chofes qui ne peuvent lui fervir d’aliment,, quelquefois
files retient d’abord avec fes bras, & puis il les
laiffe tomber d’autres fois il ne les arrête point du tout.
S’il en étoit précifément des bras des Polypes
comme des gluaux, s’ils étoient enduits d’une colle
qui fervît à retenir les corps qu’ils touchent, &
dont fis ne fuffent pas les maîtres de fufpendre l’effet,
ils devroient arrêter toujours également ceux
qu’ils arrêtent quelquefois ; & lorfque ces bras fe
touchent, ils devroient s’attacher très fortement.
II eft cependant très facile d’obferver qu’ils fe touchent,
& même qu’ils fe replient les uns fur les autres
, fans fe coller enfemble. Je me fuis plu quelquefois
à faiiîr le moment que tous les bras d’un Polype
de la troifiéme efpèce étoient fort étendus, pour les
embarrafler les uns parmi les autres,& les réduire en
un paquet, plus difficile à démêler qu’un écheveau
de fil fort mêlé. Je croiois d’abord que le Polype ne
viendrait jamais à bout de dénouer ce Noeud Gordien,
& que je ferais obligé de le couper pour rendre
la liberté à fes bras ; mais il en eft toujours venu
à bout. Quelques Polypes ont eu befoin de deux
ou trois jours pour les débarraffer.
Il paroit donc, par tout ce que je viens de dire,,
que les Polypes font les maîtres de faire agir, ou
de ne pas faire agir ce qui fert à arrêter les Ani-
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