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oeufs font en commun à tous les Polypes, dont les
corps communiquent enfemble par leur cellule.
O N a vu ci-dellus, que les Polypes à bras en forme
de cornes, fe partagent quelquefois d’eux-mêmes
, c’eft-à-dire, qu’ils multiplient quelquefois d’eux-
mêmes par boutures. Cependant, comme je l’ai déjà
dit, il m’a paru que cela arrivoit trop rarement,
pour qu’on pût dire que cette manière de fe multiplier
foit ordinaire & naturelle aux Polypes ; &
fur-tout, pour qu’on pût la mettre dans le même
rang que leur manière de multiplier par rejettons.
Mais il y a des Animaux qu’on multiplie auffi, en
les coupant, comme les Polypes, & qui ont la propriété
de fe féparer d’eux-mêmes, & de multiplier
par boutures très fréquemment. Je connois une
efpéce de V e r s , que j’ai déjà obfervés avec attention,
qui multiplient beaucoup, & que je n’ai vus
encore multiplier que par boutures. Il s’agit des
Mille-pieds à dard,dont j’ai parlé dans le fécond Mémoire
#. Mr. de Reaumur a coupé • de ces Mille-
pieds, & il nous apprend, dans la Préface du fixié-
me Tome des Mémoires fur les Infectes * , le fuc-
Pag- 59. cès de fon Expérience. Il a vu chaque portion de
Mille-pieds devenir un Mille-pieds complet. C ’eft,
en faifant la même Expérience fur ces Animaux,
que j’ai appris que la multiplication par bouture,
avoit non feulement lieu en eux lorfqu’on les cou-
poit, mais auffi naturellement. Ce fut dans le mois
de Mai 1741 que j’effaïai pour la première fois de
'.couper un Mille-pieds à dard en deux parties, pour
voir
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ïlg. I.
Pag. 80. Se
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D E S P O L Y P E S . III. Mêm. 221
1 voir s’il avoit la même propriété que les Polypes
que j’obfervois. Je mis les deux moitiés dans un
verre plat. Elles étoient faciles à diftinguer l’une ’ y a
de l’autre. La première avoit à fon extrémité antérieure
une tête, très remarquable par le dard charnu
qui la termine #, & par un point noir qu’elle *.PLj'vJ'"
a de chaque côté. Ces deux points noirs font, 'g'
peut-être, les yeux du Mille-pieds. Environ demiheure
après avoir féparé les deux moitiés dont il j^i|
s’agit ici, je vins les conûderer avec une loupe; &
quelle ne fut pas ma furprife, lorfque je m’apperçus
que chacune avoit une tête parfaitement .formée!
Il n’y avoit nulle apparence qu’il fût venu,
en auffi peu de tems, une tête à la féconde partie
du Mille-pieds"; & en effet, je ne pouvois me per- M l
fuader, que ce fût-là l’explication de l’énygme qui
m’embarraffoiL Je me mis d’abord à couper un autre
Mille - pieds en deux, afin de tâcher de juger du
Fait ûngulier que je venois de voir. Il arriva encore
, à l’égard de celui-là,'ce qui étoit arrivé à .
l’égard du premier. Je trouvai, peu après la feftion,
que les deux portions de cet Infeéte avoient chacune
une tê te, & étoient des Mille-pieds complets.
Mais, je trouvai dans le même verre plat, où j’avois
mis les portions du fécond Mille-pieds que j’a- : [ J
vois coupé, outre les deux qui avoient une tête,
une troifiéme portion fort courte & fans tête. Ce
fut encore une énygme pour moi, de favoir d’où P i
venoît cette troifiéme portion ; c a r , j’étois bien fûr
que j’avois feulement coupé le Mille - pieds en deux.
Je penfai à obferver des Mille-pieds entiers avec plus
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