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Fig. 6. (•
grandes pour être facilement remarquées. Il arrive
même, lorfque le Polype n’a pas bien digéré le V e r ,
ce qui eft allez ordinaire dans une faifon qui n’eft que
tempérée, ou froide; il arrive, dis-je, qu’il y a , parmi
ces excrémens, des morceaux deVers allez longs,
qui font alors blanchâtres, & dont les parties paroif-
fent feulement avoir été un peu déchirées *.
A pr è s que le Polype s’eft défait de ces excrémens
, fon corps n’eft pas toujours entièrement desenflé.
Il paroit quelquefois plein d’une liqueur, dans
laquelle eft, fans doute, le fuc qui s’eft féparé des
alimens. Cette liqueur renferme encore des excrémens,
mais plus difficiles à voir lortir que les premiers
dont j’ai parlé, ou plutôt cette liqueur elle-même, n’eft
que des excrémens, après que les parties deftinéès à
la nutrition; en ont été fëparées, & font paflees dans
la peau. Elle fort de l’eftomac par filets extrêmement
déliés, & même auffi déliés que les bras des Polypes
de la troiiiéme efpéce. J’en ai vu fortir de la bouche
de ces Polypes, qui même m’ont trompé, au premier
coup d’oeil, je les ai pris pour les bras de ces A-
nimaux.
L e corps des Pucerons n’eft pas macéré dans l’eftomac
des Polypes, comme celui des Vers dont je
viens de parler. Auffi toute la fuperficie du corps
des Pucerons eft-elle écailleufe, au-lieu que tout le
corps des Vers n’eft compofé que de parties molles.
Ces Pucerons font ordinairement rougeâtres, & fou-
vent même leur couleur eft affez vive. Il eft facile
de s’aflurer, en les oblèrvant à la loupe, que ce qui
leur donne cette couleur, eft dans l’intérieur ,■ & non à
la
la fuperficie de leur corps. Cette peau, qui eft écailleufe,
eft d’un blanc tranfparent, elle laiffe voir les
inteftins qu’elle enferme,& dans lefquels eft la matière
colorée, qui fait paroitre les Pucerons rougeâtres.
Toute la différence qu’on remarque dans un Puceron,
lorfqu’il entre dans l’eftomac d’un Polype pour lui
fervir d’aliment, & lorfqu’il en fort comme excrément,
c’eft celle qui eft dans fa couleur: il y eft entré
rougeâtre, & il en fort blanc. Il paroit donc,
que la matière rougeâtre a été Amplement tirée des
inteftins du Puceron; & l’on feroit porté à croire, que
cela s’opère par une forte de fuétion.
C e que j’ai vu à l’égard d’un autre Animal *, que * PL. vn ,
j’ai auffi donné à manger aux Polypes, m’a paru pro- F,g' 7‘
pre à confirmer cette idée. Cet Animal eft affez
commun. Il marche, en recourbant & en étendant
fucceffivement fon corps. C e corps eft d’un blanc
tranfparent, & il a à peu près la confidence de la cire.
Les inteftins, qu’on voit très diftinûement * , * Fig. 7.
font,dans la plupart de ces Infeâes, pleins d’une matière
d’un beau rouge cramoifi. Celui, qui eft repré-
fenté dans la Figure 7 , eft trop grand pour pouvoir
être mangé par un Polype. Il faut en choifir pour
cela qui foient de la moitié plus petits. Ces Animaux
fortent auffi du corps des Polypes, fans avoir été macérés:
la matière rouge, qu’ils ont dans leurs inteftins
, en a été feulement tirée. J’ai ouvert un Polype,
environ une heure après qu’il avoit avalé un de ces In-
fe fte s ,& j’ai trouvé que la matière rouge étoit en train
de fortir par une des extrémités de ce Ver. Elle ne pa-
roiffoit pas liquide, il me fembla qu’elle avoit la con-
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