
immédiatement de l’eftomac des Polypes., dans les
grains dont leur peau eft garnie.
Mais, comment ce fucfceint-il ces grains? Il eft
très apparent qu’ils font tous autant de glandules, ou
de vejficules, dans Iefquelles il eft introduit, peut-être,
par une efpéce de fuftion. Ces vefficules paroiffent
colorées, parce qu’elles font pleines, parce qu’elles
font imbibées d’un fuc coloré. En fuppofant cela,
il eft facile de comprendre pourquoi ces grains ne
paroiffent pas colorés, lorfqu’ils font féparés, & pourquoi
ils paroiffent de plus en plus colorés, à mefure
qu’ils font réünis en plus grande quantité. *
L e s parois de l’eftomac font entièrement tapiffées
de grains, comme je l’ai dit dans le Mémoire précé-
* Pag. 54- dent *. Ce font ces grains-là, qui fe rempliffent, les
prémiers, du fuc nourricier qui fe trouve dans l’efto-
mac. Auffi voit - on, que la luperficie intérieure de
l’eftomac eft toujours bien colorée, après que les Polypes
ont mangé. Les couches de grains, qui font
au-deffus de cette fuperficie, reçoivent aufli du fuc
nourricier; & cela, à proportion que le Polype prend
plus ou moins d’alimens.
I l eft très aifé de remarquer, que, lorfqu’un Polype
a peu mangé, & fur-tout lorfqu’il a jeûné, il n’y
a que quelques couches de grains, fa voir, les plus près
des parois de l’eftomac, qui foient colorées : les autres
font blanches, & forment cette enveloppe tranf
parente, garnie de grains non colorés, dont j’ai par-
* Pag. 48. lé #. Quand un Polype eft bien nourri, l’enveloppe
transparente eft plus mince, & il y a un plus grand
nomnombre
de couches de grains qui font colorées. Sans
doute, qu’à mefure que les grains, les glandules, qui
font le plus près de l’eftomac, fe rempliffent, le fuc
nourricier paffe aux autres. Il eft facile de comprendre
, que les bras tirent ce fuc, comme le corps, dès
qu’on fe rappelle, que leur ftruéture eft la même que
la üenne, & que le fuc nourricier pénétre dans leur
intérieur 5*. * Voî. Pag
Me. le Comte de Marfigli nous apprend, dans fon B S g l
Hïjloire de la Mer, que la peau du Corail, & celle & faiv-
d’autres prétendues Plantes marines, eft toute remplie
de petits grains, qu’il compare à des grains de fel.
Les belles Obfervations, que Mr. de Reaumur rapporté
dans la Préface du üxiéme Volume des Mémoires
pour fervir à PHifloire des Infectes, qu’il a faites, conjointement
avec Mrs. Bernard de Juflieu & Guétard;
ces Obfervations, dis-je, nous ont déjà fuffifamment appris
, que ces corps organifés, qu’on a pris pour des Plantes,
font des amas de Polypiers & de Polypes. Si les
grains, qui fe trouvent dans ces Polypes, étoientplus
grands que ceux des Polypes dont je fais l’Hiftoire,
& s’ils leur reffembloient, onpourroit, peut-être, en
les obfervant, fe mettre plus au fait d.e ce qu’ils font.
O n pourroit demander ici ce que devient le fuc
nourricier, après avoir paffé dans ces grains? Comment
il fe répand dans les autre« parties des Polypes,
pour fervir à leur nutrition? Je me trouve tout-à-fait
hors d’état de répondre à cette Queftion.
L ’a c c r o i s s e m e n t des Polypes eft fort prompt,
lorfqu’ils mangent beaucoup & fouvent; c’eft-à-dire,
en Eté. 11 eft proportionné à la quantité d’alimens
qu’ils