
crefcencë, que j’obfervois, étoit un jeune Polype,
qui for toit d’un autre. Je.ceffai mes Obfervations du
25 Février à dix heures & demie du foir, non fans
impatience de revoir ce Polype qui m’avoit occupé
une partie de cette journée.
J ’ e u s le lendemain matin le plaifir de vo ir , que
fon exerefcence étoit augmentée en longueur ; elle
avoit environ un quart de ligne de long. Elle, étoit
à peu près cylindrique, & fituée perpendiculairement
fur le Polype. Elle augmenta fenliblement le 2 6 , . &
le 27. Le 28, elle avoit pour le moins une demi-ligne
de longueur. Lorfque je faifois contracter le Polype,
elle fe contractait auffi. Enfin, tout confpiroit
à me perfuader que cette exerefcence étoit un jeune
Polype, & il ne me manq.uoit plus, pour en être affûté
, que de voir fortir de fon fommet, ces fils déliés,
que j’ai nommés les pieds & les bras des Polypes.
Je les cherchois continuellement; & ce jour
même, 28me. Février, à dix heures du foir, j’en ap-
perçus quatre, qui commençaient à pouffer. Ce ne
fut pas fans un fenfible plaifir, que je les apperçus,
ni fans une extrême curiofité de voir la fin d’un Phénomène
fi nouveau pour moi. Les jours fuivans, les
quatre bras du jeune Polype s’allongèrent, & il en
parut un cinquième. Le Polype même croiffoit fen-
fiblement. Je l’ai v u , lorfqu’il tenoit encore à fa
mere, s’étendre pour le moins jufqu’à la longueur
de trois lignes. Il s’en ell féparé le i8me. Mars, entre
dix & onze heures du matin.
. A v a n t que ce jeune fe fut féparé de fa mere, j’en
vis d’autres qui fbrtoient auffi de quelques-uns des
Po-
Polypes, quivivoient enfembledans mon grand verre.
J e trouvai, dans lè mois d’Avril * , la fécondé * 174t.
efpéçe de Polypes, dont j’ai parlé dans les Mémoires
préçédens; & le premier de cette efpéce, que je
vis, avoit cinq petits, qui fortoient à la fois de fon
corps. Ceux de ,1’efpéce à longs bras en produifoient
auffi, quand je les découvris: & les Obfervations fui-
vies, que j’ai faites fur les uns &fur les autres, m ’ont
prouvé qu’ils multiplioient tous de la meme manière.
.Com m e les Polypes de la fécondé, & de la troi-
ficme efpéce, font beaucoup plus grands que les Polypes
verds, il eft plus facile d’obferver les progrès
des jeunes qu’ils prôduifent. C ’eft auffi fur ces deux
efpéces, que j’ai fouvent répété les Obfervations, que
j ’ai d’abord faites fur l’autre.
L o r s q u ’ ü n jeune Polype commence à pouffer
, on ne voit d’abord qu’une petite excrefcen-
c e , qui ordinairement fe termine en pointe^. Elle * PL. vin,
a à peu près la figure d’un cône, mais d’un cô- Flg‘ ' ' e'
ne, dont la bafe eft grande à proportion de fa hauteur.
La couleur de cette exerefcence, de ce petit
bouton , eft d’ordinaire plus foncée que celle du
corps de la mere. Peu à peu ce bouton s’élève .davantage,
& à mefure qu’il s’allonge, il forme un cône,
dont la bafe devient plus petite, à mefure qu’il
augmente en hauteur. Ce cône eft fouvent mal formé,
fa pointe eft arondie, ou bien il paroit tronqué.
Quelques degrés d’accroiffement de plus, font enfin
perdre,au jeune Polype, la forme conique: il devient
à peü près cylindrique ; & c’eft alors, ou environ ce
tems-là, que les bras commeacent à pouffer à fon
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