
tes, c’eft qu’il y a dans leurs fleurs des parties qui
contribuent à leur fécondation, favoir le piftile &
les étamines ; enforte que quand ces parties manquent,
les. Plantes font incapables de produire des
graines fécondes. C’eft ce qui ne peu t, jufqu’à
préfënt, nous faire connoitre ce qui fert à féconder
les Polypes, parce que nous n’avons rien découvert
dans ces Animaux, qui fût analogue aux fleurs de
Plantes, & à la graine qu’elles produifent.
M a i s ce qui fe paffe dans les fleurs des Plantes,'
influe-t-il fur leur fécondité à Tégard des boutures &
des rejettons? Par exemple, la Vigne peut-elle multiplier
par bouture, & l’Orme par rejettons, indépendamment
de ce qui fe paffe dans leurs fleurs ; ou la
Vigne ne peut-elle multiplier par bouture, & l’Orme
par rejettons, que lorfque ce qui fert à féconder les
graines, s’eft paffé dans les fleurs? Il fera néceffaire
d’entrer dans une petite Difcufîion pour répondre à
cette queftion : & ce que je dirai à cette occafion,
pourra peut être fervir à nous faire, au moins, entrevoir
un rapport encore plus grand entre les Polypes,
& les Plantes qui multiplient par boutures, &
par rejettons.
I l eft fort vraifemblable que ce qui fe paffe dans
les fleurs, ne fert à les féconder que par rapport aux
graines, & nullement par rapport aux rejettons &
aux boutures. Voici le Fait, fur lequel je fonde ce
que je dis. Il n’y a rien de plus connu que ces fleurs,
qui font naturellement Amples, mais, qui deviennent
quelquefois doubles. On fait que les Plantes, qui
ont des fleurs Amples,donnent de la graine,mais que
celles de la même efpéce qui ont des fleurs doubles,
n’en donnent point, & on n’ignore pas que ce qui a
rendu ces Plantes à fleurs doubles, incapables de porter
des graines , c’eft que les parties, qui fervent à la
fécondation & à la formation de la graine, font devenues
des pétales. . C e qui fe paffe dans les fleurs,
& qui fert à la fécondation des Plantes par rapport
aux graines, n’a donc pas lieu dans les Plantes
à fleurs doubles , dont nous venons de parler. La
chofe n’a , par exemple, pas lieu dans une Plante de
Giroflier double. Cependant,indépendamment de cela,
cette Plante multiplie par rejettons, & les rejet-
tons peuvent en produire d’autres, qui, de générations
en générations, feront toûjours également propres
à multiplier de cette manière. C ’eft ce que 1 E x périence
nous apprend, & d’ou l’on peut conclure,
qu’un Giroflier double peut multiplier par rejettons,
indépendamment de ce qui fe paffe dans fes fleurs.
O n pourroit même , peut - être , étendre cette
concluAon aux Plantes qui ont des fleurs parfaites,
& qui peuvent multiplier par graine. Suivant ce
raifonnement, on pourroit, par exemple, dire, que
ce qui fe paffe dans les fleurs d un Orme, & d ou
réfulte la fécondation des graines, n’influe point fur
la fécondation de cet arbre par rapport aux rejet-
tons, qu’il en peut produire indépendamment de ce
qui fe paffe dans fes fleurs; & même que les rejetions
qu’il produira, feront non feulement en état de
■ multiplier par rejettons, mais aufli par graines. IJ.
femble donc qu’à l’égard des rejettons, les Plantes
font fécondes par elles-mêmes. Ce que j ai dit des
D d re