
fir des proies avec leurs bras fort étendus, il faut les
mettre dans un verre qui ait fept à huit pouces de
hauteur. . Si les Polypes font fixés au haut du verre,
leurs bras pendent pour la plupart vers le fond ; &
c’elt lorsqu’ils, font dans cette attitude, qu’il convient
furtout de leur donner àmangér,pour voir leurs manoeuvres
plus en détail. Il importe donc de favoir
faire enforte que les Polypes foient placés au haut du
verre. On peut, pour cet effet, les faire fufpendre
à la fuperficie de l’eau; mais cet expédient n’eftpas
toûjours le plus commode. Les Polypes qu’on nourrit
font garnis d’ordinaire de petits Poux. Il convient,
pour les en délivrer, de paffer plufieurs fois de fuite
fur leur corps le bout d’un pinceau; & fi les Polypes
ne tiennent qu’à la fuperficie de l’eau, il n’eft prefque
pas pofllble d’éviter de la leur faire quitter. J’ai donc,
dans cette circonftance, préféré un autre expédient.
*.pL- h C’eft de faire attacher des Polypes à une ficelle * , de
t g. ' placer l’endroit * auquel tiennent les Polypes, un peu
*5. en deffous de la fuperficie de beau, & de laiffer pen-
* bf&ig. dre les deux bouts # en dehors, de côté & d’autre
du verre. On peut paffer & repaffer, même allez rudement,,
un pinceau fur le corps, des Polypes qui font
fixés fur ces petites cordes , fans les. en faire détacher
; & quand on les veut changer d’eau, on n’a
qu’à prendre la ficelle par lès deux bouts ,. la tirer
doucement de l’eau, & la mettre dans un autre verre
préparé d’avance pour cela. Pour avoir des Polypes
attachés à de la ficelle, il fuffit d'en mettre en quantité
dans un verre garni de Polypes. Il y en aura toujours
quelques-uns qui iront fe fixer fur cette ficelle.
Q u a n d
Q uand les bras d’un Polype font bien étendus,
je mets dans le verre un Mille - pieds ou ün autre
V e r , & je l’oblige peu à peu avec le bout d’un pim
cèau, à aller rencontrer l’extrémité du bras par lequel
je veux le faire prendre. Il fuffit qu’il le touche
pour en être arrêté. Auffitôt qu’un Mille-pieds fe
fent pris, il fe débat avec -vivacité, & fait de grands
efforts pour fe dégager. Souvent il fe met à nager*, * p l . v r .
& il entraîne de côté ■ & d’autre le bras par lequel il F,g,î,m' 8*
eft arrêté *■ ; comme un Poiffôn, pris à l’hameçon, en- » „ à
traine la ligne fi on lui en laiffè la liberté. Les pré-
miéres fois que j’ai été témoin de ce Fait, je m’atten-
dois à tout moment de voir le bras du Polype rompu
par les fecouffes vives & réitérées que donnoit lé
Mille-pieds , & ce dernier emporter avec lui une partie
de ce bras. Mais l’expérience m’a appris que>
quelque déliés que foient les bras des Polypes , ils
peuvent réfifter à des efforts confidérables. Je n’ai
vu aucun Mille-pieds qui foit venu à bout de fe mettre
en liberté en les rompant. Il arrive même rarement
qu'ils s’en détachent. Les mouvemens que le
Mille-pieds fe donne, obligent enfin le Polype à retirer
fon bras : Il le contracte d’abord en partie, &
en le contractant il le difpôfë fouvent vers fon origine
en forme de tire-boure *, ce qui contribue encore * » |
à le racourcir. Le Mille-pieds, qui continue à fe débattre,
s’entortille lui même dans le bras qui le tient*, * m*»,
& fouvent il rencontre d’autres bras, que les fecouffes
qu’il donne au Polype forcent à fe contracter, &
à fe rapprocher de fa tête ; ou que le Polype rapproche
de lui-même de fa proie, pour féconder le bras
qui
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