fenfiblement plus de jour à l’endroit où il tenoit à fa
mere : il me fembloit même que je voiois dans l’efto-
mac de la mere. Mais, il fe pouvoit encore, qu’il f
eût, à cet endroit où fe joignoient les deux Polypes,
une peau, qui n’empêchât pas le paffage de la lumière,
& qui cependant féparât les deux eflomacs. C ’ell
ce qui refloit à examiner. Ce fut dans ce deffein,
que je coupai, fuivant fa longueur, la portion cylindrique
reliante de la mere, j’enlevai la moitié oppo-
fée à celle dont le jeune fortoit, & je mis par-là tout
à fait à découvert cet endroit de l’intérieur de l’eflo-
mac de la mere, où devoit être le trou de communication
avec celui du jeune. Je le vis alors très dif-
vm. tinclement#: & en regardant par ce trou, avec le
' '' fecours d’une loupe, j’apperçus l’ouverture qui étoit
au bout de la portion reliante du jeune *. Aiant en-
fuite fait changer de ûtuation à ces deux portions de
Polypes ainfi préparées, je regardai par cette dernié-
6. t. re ouverture*, & je vis très clairement le jour à travers
le trou de communication*. Afin qu’il ne me
reliât aucun fcrupule, je mis ces portions de Polypes
dans un petit verre plat, & je les obfervai encore à
la loupe avec beaucoup d’attention. Je vis, en les dif-
pofant comme elles avoient déjà été difpofées fur ma
main ; je vis, dis-je, le trou de communication que
je cherchois, de manière à n’avoir plus le moindre
lieu de douter de fa réalité.
J e ne me fuis pas contenté de faire cette Expérience
une fois : je l’ai entreprife fept fois, & j’ai
réüfli cinq.
O n ne peut guères nourrir des Polypes, lorfqu’ils
pouffent des jeunes , fans avoir occafion de remarquer
un Fait, qui démontre cette ouverture de communication
qu’il y a entre l’ellomac de la mere, &
celui de fon petit. Après que la mere a mangé * , on
voit le corps des jeunes Polypes qui lui font attachés,
s’enfler, fe remplir d’alimens, comme s’ils en avoient
eux-mêmes pris par la bouche *: & , pour peu qu’on
les obferve,on a tout liey. de juger,que ces alimens
font paffés de l’ellomac de la mere dans le leur, par
l’ouverture de communication qui efl entre eux. Mais,
la preuve devient encore plus parfaite, fi l’on peut
v o ir , en effet, ces alimens paffer de l’ellomac de
la mere dans celui de fes petits : & c’eft ce dont on
trouvera l’occafion, pour peu qu’on travaille à fe la
procurer.
J e nourriffois à part, dans un poudrier, un Polype
à longs bras, dont un jeune fortoit, environ à
une. ligne de diflance de la tête. 11 étoit fixé contre
les parois du verre, & il avoit la tête en bas. Au
fimple coup d’oe i l , il me parut qu’il y avoit une
ouverture de communication très grande, entre ce
Polype & fon petit. Le tout que formoient ces
deux Polypes, reffembloit à un vaiffeau, qui fe fépa-
re en deux,affez près d’une de fes extrémités. Pour
m’affurer plus précifément de ce qui en étoit, je donnai
un Mille-pied à dard à la mere, & un autre au
jeune Polype. Chacun de ces deux Polypes commença
à avaler fon Mille-pied : & je les vis d’abord
entrer peu à peu ; l’un dans la portion de l’eflomac
de la mere, prife de l’endroit où le jeune fortoit juf-
qu’à la tête ; & l’autre dans l’eflomac du jeune. Lorf-
X 3 fl“ ?.
* PL.
F‘g- 7
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