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Tom. VI.
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des Inf.
pag. 54.
6 M E M O IR E S T O U R L ’H I S T O I R E
Ils ont tous deux apperçuune des propriétés-les-plus
remarquables des Polypes , favoir leur manière naturelle
de fc multiplier. Elle les a.frappés., & .certainement
ils n’auroient pas manqué de l’approfondir davantage,
s’ils avoient eu unnombre confidérable de
-Polypes. Leeuwenhoek nia pu en découvrir que quelques
uns, & l’Anonyme Anglois qu’un feul. Ils ont
décrit leur Figure extérieure, & quelques uns de
leurs Mouvemens.
M r. Bernard de Juiïieu connoit depuis longtems
les Polypes , ■ & en a même fait defliner , comme
> Prêt du nous l’apprend Mr. deReaumur *. Jeifai outre cela
, qu’ils ont été vus avant moi par quelques autres
perfonnes ; & il eft même à préfumer, qu’ils fe
feront rencontrés fous les yeux d’un plus-grand nombre
de Curieux, lorfqu’ils faifoient des recherches fur
les Plantes, ou fur les Animaux aquatiques.
A u c u n de ceux dont je viens de-parler, n’a ap-
perçu cette reproduction remarquable qui fe fait
^dans les différentes parties d’un Polype, après qu’on
des a féparées, parceque cette découverte devoitêtre
•par la nature, non le fruit d’une longue patience,
•& d’une grande fagacité, mais un préfènt du hasard.
C ’eft à cet heureux hazard que je dois cette découverte,
que j’ai faite fans y penfer, &. même Hns-avoir
eu de ma vie aucune idée qui y eut le moindre rapport.
T o u t e découverte finguliére rend naturellement
curieux fur la manière dont elle-a été faite. C ’eft ce
■ dont j’ai pû juger par les queftions qui m’ont été faites
par un nombre confidérable de perfonnes. Elles
m’ont d’abord demandé, comment je m’étois avifé
, de
MH
D E S P O L Y P E S . 1. m m ?
4e couper des Polypes-, & comment j’étois parvenu
à voir cette reproduction, en vertu de laquelle plu-,
fleurs parties d’ün même Polype deviennent chacune
un Animal parfait C’eft-. ce qui m’a déterminé à corn-.
mencer la Rélation de mes Obfervations fur les Polypes,,
par répondre à cette queftion.
D è s le premier Eté * que j’ai paffé-à Sorgvliet,,
Maifon de Campagne de Mr. le Comte de Bentinck,
fltuéeà un quart de lieue de la H a y e , j’y ai trouvé
des Polypes. Aiant- remarqué divers petits Animaux
fur des Plantes que j’avois tirées d’un foffé, je mis
quelques unes de ces Plantes dans un grand verre
plein d’eau, que je plaçai fur la tablette intérieure
d’une fenêtre; & je m’occupai enfuite à conftdérer les
Infectes qui y étoient renfermés. J’y en apperçus bientôt
un grand nombre, fort communs à la vérité, mais
dont la plupart m’étoient inconnus. Un fpeétacle auiïi
nouveau que celui que m’offrirent ces petits Animaux,
excita ma curiofité. En parcourant des yeux
ce verre fi peuplé d’infectes, je remarquai un Polype
qui étoit fixé fur la tige d’une Plante aquatique.
Je n’y fis pas d’abord beaucoup d’attention: je fuivois
de petits Mettes dont la vivacité étoit plus propre à
attirer mon attention qu’un objet immobile, & qui,
lorfqu’on ne le regardoit qu’en paffant, ne pouvoit
guéres qu’être pris pour une Plante, furtout par quelqu’un
qui n’avoit aucune idée d’Animaux dont la figure
approchât de celle de ces Polypes d’Eau douce,
tels que font les Polypes de Mer.
J’A i dit que le Polype que j’avois remarqué étoit
‘ im-
1740.