
que le Polype foft bien étendu, avant que d’entreprendre
de le tirer de l’eau. En fécond lieu, en exécutant
avec lenteur & avec délicateffe ce qu’il faut
faire pour placer le Polype fur le pinceau. Je dois
encore avertir que le Polype, en fortant de l’eau,
doit être couché fur le pinceau, de manière que
fon extrémité antérieure, réponde au bout du pinceau.
On en fentira la raifon. Il faut laiffer un
moment, une minute û l’on veut , le Polype hors
de l’eau fur le pinceau, que l’on prend enfuite dans
une main, & dans l’autre une plume taillée en pointe.
J’enfonce peu à peu dans l’eau la pointe du pinceau
, & avec elle le bout antérieur du Polype, qui eft
appliqué delfus; & jufqu’à ce qu’il ne relie hors de
l’eau qu’une partie de fon bout pollérieur , d’environ
demi ligne de longueur, je continue à enfoncer
le pinceau. Dans ce moment j’éloigne, avec la pointe
de la plume que j’ai dans l’autre main, la partie du Polype
qui eft déjà dans l’eau, & qui fouvent, en flottant,
s’eft déjà détachée du pinceau; je l’éloigne, dis-
je , du pinceau, & par ce moien, & en fouflant contre
le Polype, je fais détacher du pinceau fon extrémité
poftérieure, qui le touchoit encore, & qui fe trouvoit
hors de l’eau. Dès qu’elle eft détachée, je retire le
pinceau, & je laiffe le Polype tranquille. Le bout
qui eft hors de l’eau y relie ordinairement, le corps
s’étend dans l’eau, & le Polype fe trouve fufpendu à
fa fuperficie. Cela ne réüfïït pas toujours. Plufieurs
accidens peuvent faire: manquer le fuccès de cette
tentative. On en eft quitte pour recommencer.
S i un Polype eft déjà fufpendu à la fuperficie de
l’eau,
l’eau, & qu’on veuille le changer d’eau, ce qui eft
fouvent très néceffaire, il eft dans ce cas là facile de
le faire fufpendre à la fuperficie de la nouvelle eau
dans laquelle on veut le mettre, & qui doit être dans
un autre verre. Il faut tâcher de placer le pinceau
parallèlement au Polype, & de l’en approcher, jufqu’à
ce qu’il le touche. Le Polype s’applique contre
le pinceau, on le tire de l’eau, & fon bout pofté-
rieur, qui étoit fe c , relie te l , enforte qu’on peut
fur le champ le mettre dans la nouvelle eau, en fe
fervant des précautions que je viens d’indiquer tout
à l’heure.
Q u e l q u e longue que foit la defcription de cette
manoeuvre que j’emploie pour faire fufpendre les
Polypes à la fuperficie de l’eau, j’ai cru devoir la décrire
en faveur de ceux qui voudront répéter mes E x périences,
& en faire de nouvelles. Je leur épargne,
par ce moien, la peine & le tems qu’ils devroient
mettre à chercher des expédiens, & ils ne feront pas
moins en état d’en trouver de meilleurs.
J e n’ai jamais vu nager des Polypes, & ilparoit
qu’ils ne le peuvent pas. J’en ai détaché, des corps
fur lefquels ils étoient fixés, dans toutes fortes de cir-
conftances , dans différens degrés d’extenfion & de
contraction; j’ai fait quitter à d’autres la fuperficie de
l’eau, à laquelle ils étoient fufpendus ; je les ai mis au
milieu de l’eau, & aucun n’a fait le moindre mouvement
pour nager: ils font tous tombés au fond de
l’eau, plus ou moins vite, à proportion qu’ils étoient
plus ou moins étendus ou contractés.
J’ai donné les noms de pieds & de bras, à ces fils
F qui