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Fig. i. o
le corps, il devoit aller à fond après avoir été détaché,
& s’il avoit une bulle d’air, il devoit être élevé
à la fuperficie de l’eau par 1 effet de cette bulle d air,
comme cela arrive à tous les Polypes qui en ont une
en dehors à leur extrémité poftérieure. Je détachai
donc mon Polype, & d’abord il fut enleve a la fuperficie
de l’eau.
L a peau qui enferme l’eftomac des Polypes, qui
forme ce fac ouvert par les deux bouts, eft la peau
même des Polypes. Tout l’Animal ne conflfte que
dans une feule peau, difpofée en forme de tuiau, ou
de boiau, ouvert par fes deux extrémités. Lorfqu’on
ouvre d’autres Animaux, des Chenilles, diverfes ef-
péces de Vers, on leur trouve différens vaiffeaux;
mais en ouvrant les Polypes, on n’en trouve abfolu-
ment qu’un, aulïï long que le Polype, ou plutôt,
comme je l’ai déjà dit, tout cet Animal ne paroit former
qu’un vaiffeau, dont la fuperficie extérieure eft
la fuperficie même de l’Animal.
J’a i dit qu’on ne trouvoit dans les Polypes qu’un
feul vaiffeau; j’ai feulement entendu par là , que je
n’en ai pu découvrir aucun autre. Il fe peut qu’il y
en ait dans cette peau dont j’ai parlé, qui ont échappé
à mes Obfervations, & qui font peut - être fi petits
qu’ils ne peuvent être apperçus.
I l eft clair que ce canal qui régne depuis la bouche
des Polypes jufqu’à leur extrémité poftérieure, eft
le canal des alimens * , que c’eft l’eftomac , dans lequel
ils commencent à être préparés pour fervir à la
nutrition. C ’eft ce que j’aurai bientôt occafton de
faire voir. Il doit y avoir dans la peau qui forme
cet
cet eftomac, des parties qui reçoivent enfuite le fuc
nourricier ; & il doit encore s’y trouver tous les organes
requis pour opérer la nutrition & l’accroiffe-
ment des Polypes; fans parler de tous ceux qui font
néceffaires pour produire leurs mouvemens. Mais la
nature & la difpofition de ces parties doivent être bien
difficiles à découvrir , dans un Animal auffi petit <5i
auffi molafle que l’eft un Polype.
O n pourroit, par analogie, fuppofer dans la peau
des Polypes telles ou telles parties ; mais j’ai peine à
croire que ces fuppofitions, fondées fur la fimple
analogie , fuftent fort fatisfaifantes. Un Animal qui
a diverfes propriétés directement contraires à l’analogie
tirée de tant d’autres Animaux, ne peut-il pas
auffi différer de ces Animaux à l’égard de la nature
des parties imperceptibles qui les compofent, & de
l’oeconomie animale qui réfulte de leur ftrufture &
de leurs opérations? Cela me paroit même plus que
vraifemblable.
J’a i expofé, de toute forte de manières, la peau
des Polypes au microfcope,pour tâcher de découvrir
de quoi elle eft compofée. Un de mes premiers foins
a été,d’examiner les bords,les lèvres de la peau d’un
Polype coupé transverfalemeiit. J’ai placé, pour cet
effet, une portion de Polype fur un morceau de verre.
Je l’ai fttuée de manière, que je pouvois regarder
directement fur la tranche de la peau,fur la coupe
du Polype #. Il m’a paru que ce que j’ai appellé ’ IJ i
la fuperficie tranfparente du Polype, l’enveloppe de
la partie colorée, étoit fort uni au refte, & lui reflern-
bloit parfaitement, par rapport à la compofition de
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