
femblable , que c’eft d’une manière imperceptible:
T o u t ce que renferment ces cinq Articles, regarde
les Polypes de la fécondé & de la troifiéme ef-
péce. J’ai fait fur les uns & fur les autres les E x périences
dont ces Articles font les conféquences. Il
ne m’a pas été poffible de les faire fur les Polypes
verds, parce qu’ils m’ont manqué, avant que j’euffe
pouffé mes Recherches jufques-là ; ■ & depuis ce tems-
là , je n’en ai pas pu trouver.
S i nous n’avons pu découvrir comment les Polypes
font fécondés, nous avons au moins appris,
qu’ils ne.le font point comme la plupart des Animaux
que nous connoiffons; & que, par conféquent,.
ils forment 'encore une Exception à la Réglé prétendue
générale, qu’il n’y a point de fécondation fans
accouplement ; Réglé, qui a déjà été démentie d’une
manière bien remarquable, parla Découverte, faite
depuis quelques années fur les Pucerons.
P e n d a n t que j’ai fait toutes les Obfervations
que j’ai rapportées ci-deffus, fur la Manière dont
les Polypes multiplient par réjettons, je n’ai pas négligé
de chercher, s’ils-n’avoient point d’autres Manières
naturelles de multiplier. J’ai, par exemple,
eu foin d’être attentif à remarquer, s’ils ne fe par-
tageoient point d’eux-mêmes, c’eft-à-dire, fi ces Animaux
ne fe multiplidient point naturellement par
boutures, ou fi au contraire cette Manière de fe multiplier
n’avoit lieu, que lorfqu’on les coupoit en deux,
ou en plufieurs parties. J’ai vu en effet des Polypes
fe partager d’eux-mêmes. L ’endroit, où ils fe font
partagés, s’eft peu'à peu rétréci, jufqü’à ce qu’enfin,
un petit mouvement a pu opérer la réparation. Chaque
portion eft devenue enfuite un Polype complet.
Il s’eft fait en elles la même réproduélion qu’on remarque
dans les moitiés d’un de ces Animaux qu’on
a coupés en deux. J’ai obfervé de fécondés parties
de ces Polypes, qui fe font partagés d’eux-mêmes,
dans lefquelles la reproduction, qui devoit fe faire
pour qu’elles fuffent des Polypes complets, n’a eu
lieu, même en E té , qu’au bout de quinze jours, ou
trois femaines. Quelques Polypes fe font partagés
par le milieu du corps , & d’autres plus ou moins
près du bout antérieur & du bout poftérieur. Il y
en a quelques-uns de ceux que j’ai nourris pendant
long-tems , qui fe font partagés d’eux-mêmes deux
ou trois fois. Le plus court intervalle qu’il y ait
eu d’une fois à l’autre, a été de trois mois. Deux
de ces Polypes dont je parle, étoient des portions
d’un de ces Animaux que j’avois fucceflivement coupé
en cinquante parties.
Q uoique j’aie,depuis près de trois ans, obfervé
un nombre très confiderable de Polypes, je n’en ai
pas vu plus de douze, qui fe foient partagés d’eux-
mêmes. Si cela n’a' pas lieu plus fréquemment dans
leur féjour ordinaire, je ne fais fi on peut regarder
cette manière de multiplier, comme un moïen naturel,
que la Nature ait donné aux Polypes pour
perpétuer leur efpéce, ou plutôt, fi on ne doit pas
la regarder comme quelque chofe d’extraordinaire.
Quoi qu’il en foit,il paroit qu’ils nefe multiplient que.
très peu par ce moïen, & qu’il n’eft nullement comparable
à la multiplication des Polypes par rejettons.
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