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des petits. La plupart de ceux,que je trouvai d’abord
dans les foliés, ne pouffoient pas des jeunes ; mais, après
que je leur eus fait faire quelques repas dans les poudriers
où je les mis en grande quantité, il n’y en
eut aucun qui ne commençât à multiplier. C ’eft ce
qui me fit penfer que, peut-être, tous les Polypes
étoient meres : & , pour juger avec plus de fureté de
ce qui en étoit, je donnai une très grande attention
à un nombre confidéràble de Polypes que je
nourriffois, & fur lefquels je faifois diverfes Expériences.
Il n’y en eut, en effet, aucun qui ne fe mît
à pouffer des petits , après avoir mangé plus ou
moins ; enforte que je n’eus dès-lors plus lieu de
douter, que le foupçon que j’avois formé, ne fût
fondé.
J’a 1 nourri, depuis ce tems - la , j oie dire des mil-
liers de Polypes; & je n’en ai trouvé aucun, qui n’ait
multiplié , après avoir pris une certaine quantité
d’alimens.
E n examinant les Polypes que je nourriffois en
compagnie dans des verres, j’étois toûjours attentif à
toutes leurs démarchés, pour voir s’il ne fe paffoit rien
entre eux d’analogue à ce qui fert à féconder la plupart
des Animaux. Mais, quelques foins que je me
fois donnés pour cela, quelque grand que foit le nombre
de Polypes que j’ai obfervés , je n’ai jamais pu
parvenir à. remarquer rien de pareil. Cela me fit
penfer, qu’il en étoit peut-être des Polypes,.comme
des Pucerons, qui, félon la découverte qui avoit
**'Psg. 17- été nouvellement faite, & dont j’ai déjà parlé #, font
tous meres , & multiplient fans accouplement. Mais,
cet
cet exemple ne fuffifoit pas. Il falloit des Preuves,
confirmées par des Expériences faites fur les Polypes
mêmes.
J e mis donc plufieurs Polypes de la fécondé & de
la troifiéme efpéce en folitude; & , afin d’être bien
fûr qu’ils n’avoient pu, depuis leur réparation, avoir
aucune communication avec d’autres Polypes, je n’ai
pris, pour faire cette Expérience, que ceux que j’ai
féparés moi-même de leur mere, ou que ceux, qui,
s’étant féparés d’eux-mêmes, ont été tirés du verre
dans lequel étoit leur mere, d’abord après cette réparation,
& avant que quelque autre jeune fe fût fé-
paré, avec lequel il auroit été poffible qu’ils fe fuffent
accouplés. On a vu ci-deffus*, toutes les précautions » pag.
que j ’ai prifes, pour faire vivre ces Polypes dans une
parfaite folitude , pour pouvoir toûjours les recon-
noitre, & pour m’affurer qu’eux & leurs defcendans,
que j’ai auffi mis en folitude, avoient tous multiplié.
E n effet, tous ceux qui ont vécu feulement pendant
quelques jours, & qui ont mangé, ont produit
des petits, & ont continué à en produire de plus en
plus , à mefure que je les ai nourris.
N on feulement ces premiers Polypes, que j’ai mis
en folitude, ont multiplié , mais auffi plufieurs de
leurs defcendans, que j’ai auffi mis, de génération en
génération, jufqu’à la feptiéme, avec les mêmes précautions
, en folitude.
J’a 1 fait cette Expérience fur un nombre confide-
rable de Polypes; & c’eft pour cela, qu’on peut avec
d’autant plus de confiance en conclure, qu’il n eft pas
üéceffaire,pour qu’un Polype multiplie, qu’il ait eu,
de