
& prendre enfuite, de même que la mere, & le petit
qui a mangé pour tous, une teinte de rouge, plus ou
moins forte, fuivant que le fucaé téplus ou moins
abondant.
A mefure que l’extrémité poftérieure, celle par laquelle
un jeune Polype eft attaché à fa mere, s’étrangle,
le trou de communication, qui eft entre leurs
eftomacs, diminue, & enfin il fe ferme , & la communication
ceffe. Pour juger de la durée de la communication
qu’il y a entre l’eftomac d’une mere &
celui de fon petit, j’en ai nourri de fuite; & chaque
fois que j’ai donné à manger à la mere, ou au petit,
j’ai eu foin d’examiner avec attention, fi le fuc paf>
foit encore d’un eftomac dans l’autre. Dans les com-
mencemens, des fragmens des alimens alloient &
venoient de l’eftomac de la mere dans celui du jeune
Polype, & de l’eftomac du jeune dans celui de la mere.
Enfuite , l’ouverture de communication étant
devenue plus petite, il n’y avoit plus que le fuc tout
feul, qui pût fe communiquer; & , enfin, j’ai remarqué
plufieurs fois, en donnant des alimens rouges à
la mere, ou à fon petit, qu’il ne paffoit de l’un dans
l’autre aucune partie fenfible de ce fuc, très facile à
appercevoir, à caufe de la vivacité de fa couleur : Ce
qui prouve que l’ouverture de communication étoit
alors fermée; à favoir, le trou qui étoit dans la peau
de la mere. *
J’a i fait avec fuccès les Expériences, dont je viens
de parler, fur les Polypes de la fécondé & de la troi-
fiéme efpéce.
A u refte, ces Expériences ne rêüflîffent pas toû-
- jours
jours à fouhait. Les Polypes ne prennent pas toû-
jours également bien les alimens qu’on leur offre : ils
ne font pas d’ailleurs toujours placés comme il faut,
pour être obfervés commodément avec une loupe.
On ne doit donc pas fe rebuter , pour quelque manque
de fuccès: mais il faut tenter de nouveau ce qui
n’a pas réüffi. Il eft même bon de repeter plufieurs
fois les Expériences qui réüffiffent. Tout ce qui fe
peut voir, ne fe découvre pas, & fouvent ne peut pas
être découvert la première fois.
O N a vu dans le fécond Mémoire * , que deux Po- * pag. us»
lypes fe difputent la même proie. C ’eft ce qui arrive
même entre une mere & fon petit. Elle lui enle-
ve quelquefois des Pucerons, ou des Vers, qu’il a
pommencé à avaler, & elle l’avale lui-même en partie.
Le p e tit, dans l’occafion , fait aulîi des efforts
pour enlever la proie, que fa mere aprife: mais, je
n’ai jamais vu finir ces combats par la mort de l’un
pu de l’autre. Ils fe quittent enfuite, fans s’être fait
de mal.
J’A I feulement remarqué en général, jufqu’à pré-
fent, qu’un Polype produit en même tems plufieurs
petits; mais, je n’ai pas encore indiqué, à quel point
peùt aller la fécondité de ces Animaux.
P o u r fe mettre en état de juger,par fes propres
y eu x , de la fécondité des Polypes, il fuffit d’en nourrir
de fuite quelques-uns pendant l’Eté. J’en ai mêi
me nourri un grand nombre, & j’ai pris beaucoup de
précautions en faifant mes Expériences, non feulement,'
parce que je ne voulois rien négliger de ce qui
Y 2 pou-
1
I I
r-
Lf:
t f F ' l
i l
l i l !
I Jtl: 1