
.déjà eu une preuve, que la fuperficie intérieure de H
peau d’un Polype peut devenir, au moins en partie,
fuperficie extérieure, ainfi qu’on l’a vu dans les Expériences
précédentes. Mais, lorfque j’entrepris de
retourner des Polypes, je n’avois pas encore fait ces
Expériences.
J’a i penfé à retourner des Polypes, après avoir
remarqué un Fait, qui fe trouve détaillé dans le fécond
Mémoire # : fa voir, que les grains, ou vefiicules,
dont toute la peau de ces Animaux eft garnie, fe rem-
plilfent de lue nourricier. Il me vint dans l’efprit,
que, fi les vefiicules, qui étoient à la fuperficie extérieure"
de la peau , fe trouvoient les plus près de ce
fuc nourricier, elles s’en rempliraient les premières
, & que le Polype fe nourrirait, peut- être,
aufli bien que lorfque le fuc nourricier paffe d’abord
dans les vefiicules qui tapilfent les parois de
l’eftomac.
L a première idée, qui me vint, fut de mettre un
Polype dans une liqueur, qui pût être régàrdée, par
rapport à lui, comme un fuc nourricier, afin de voir
s’il ne tireroit point alors fa nourriture par toutes les
parties extérieures de fon corps, comme Mr. le Comte
de Marfigli dit, dans fon Hiftoire de la Mer, que
font plufieurs ■ Plantes marines. Il rapporte qu’elles
font toutes pleines de glandules ou vefiicules, & quelles
tirent extérieurement, de l’eau de la mer qui les
touche, le fuc qui fort à les nourrir. Il eft vrai, que,
lès Découvertes, fait es depuis peu fur ces prétendues,
Plantes marines, changent beaucoup ce fyftême :
mais, elles n’étoient pas encore faites au mois de Juillet
let 1:741. lorfque je penfai à faire fur les Polypes
l’Expérience dont je :parle.
N’a i a n t pu parvenir à trouver un fuc dans lequel
je puffe mettre les Polypes, & qui pût fervir à
les nourrir, je penfai à les retourner, afin de faire en-
forte que la fuperficie extérieure de leur peau formât
les parois de leur eftomac. Je me flattai très peu de
voir réufiir cette Expérience: mais, je crus cependant
qu’il ne convenoit pas de négliger de l’entreprendre.
J’e s s a i a i pour la première fois de retourner des
Polypes dans le mois de Juillet 1741; mais, ce fut
inutilement que j’emploiai, pour y parvenir, tous les
moïens auxquels je penfai alors. Je fus plus heureux
l’année fuivante, aiant trouvé enfin un expédient qui
eft aftes facile.
T a n t que j’ai voulu retourner des Polypes dont
l’eftomac étoit vuide , je n’ai jamais pu en venir à
bout; & j’ai au contraire d’abord réufii, dès que je
leur ai bien donné à manger avant que de leur faire
cette opération ; c’eft - à - dire, dès que j’ai fait enfor-
te que leur corps fe foit fort élargi. Il importe, en
effet, pour qu’elle ait un heureux fuccès, que l’efto-
mac & la bouche du Polype foient fort élargis. J’emploiai
d’abord pour cela de ces Vers rouges de Tipu-
les, dont j’ai parlé dans le fécond Mémoire A. Je me
fuis aufti fervi avec fuccès des mêmes Vers dont j ’ai
nourri ordinairement les Polypes en Hyver *.
C e font les Polypes de la fécondé efpéce que j’ai
retournés les premiers.
J e commence donc par donner un Ver au Polype
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* Pag. I o n 1
* PL. VII.
Fig. 2.
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