
pofé en forme de courcaillet. Ces plis pourraient être
pris pour des anneaux, fi l’on n’obfervoit les Polypes
que dans cette feule circonftance.
L e mouvement progrelîif des Polypes s’opère au
moien de la faculté qu’ils ont de s’étendre, de fe contracter
& de fe courber en tout fens. Soit le Poly-
* PL. m. pe ab*, fixé par fon bout poftérieuré, & dont le corps
Ig' I' a b eft étendu dans l’eau, de même que les bras: s’il
veut avancer, il rapproche en fe courbant, du corps
fur lequel il doit marcher, fon bout antérieur a-, il fixé
enfuite contre ce corps quelques fois Amplement ce
bobt antérieur, d’autres fois feulement quelques bras,
,& d’autres fois enfin, & ces bras & le bout anté-
* Fig. 2. /rieur a #. Quand le bout antérieur du Polype ell
bien attaché, il détache le bout poftérieur b, il le rap-
■ * Fig. 3. proche du bout antérieur a, & il l’attache en b*. En-
fuite il détache encore fon bout antérieur a, & il l’é-
* Fig. 4- tend de nouveau *. Voilà en général la defcription
du pas d’un Polype.
O n peut juger par là , que cette manière de marcher
a un grand rapport avec celle de divers Animaux
terreftres & aquatiques : par exemple, avec celle des
Chenilles appellées arpenteufes, & de quelques efpé-
ces de Vers aquatiques affez communs. Les Chenilles
dont je viens de parler, & qui font repréfentées
dans les Figures 13, 15, & 16, d e là Planche I. du
fécond Mémoire du Tome premier de l’Ouvrage de
Mr. de Reaumur, n’emploient guéres que l’inflexion
pour rapprocher leur bout poftérieur de l’antérieur;
aulieu que ces Infe&es aquatiques dont je viens de
parler, emploient l’inflexion & la contraction. C ’eft
suffi
auffi ce que font les Polypes, & fans qu’il y ait toû-
jours la même proportion entre le degré d’inflexion
& celui de contraction. Quelquefois ils fe contractent
beaucoup plus qu’ils ne fe courbent, & réciproquement.
Il y a à cet égard une grande variété : ce
qui en met beaucoup dans les différens pas que font
les Polypes. Outre cela, ils ne rapprochent point toujours
également leur bout poftérieur de l’antérieur.
I l s exécutent les mouvetïiens qu’ils font pour marcher
avec beaucoup de lenteur. Ils s’arrêtent lou-
vent au milieu d’un pas, & difpofent & contournent
leur corps # & leurs bras de toutes fortes de manié- *,PL- m
res. Les Polypes font quelquefois des pas affez ex'-*
traordinaires. Je n’en décrirai que deux qui m’ont
frappé, parcequ’ils m’ont paru affez éloignés de leur
manière de marcher la plus commune.
S o i t le Polype a b * fixé par fon bout pofté-*.PL' m-
rieur b, &. dont le corps & les bras foient étendus
dans l’eau. Pour faire un des pas extraordinaires
dont il s’agit, il approchera d’abord fon bout antérieur
a , du corps fur lequel il marche, & l’y attachera
en a *. Il détachera enfuite fon bout pof- * Fig. e.
térieur b, & dreffera fon corps perpendiculairement,
le bout poftérieur en haut #. Après cela il recour- * Fig. 7.
bera fon corps de l’autre .côté, & fixera le bout poftérieur
en b *. Il détachera enfuite le bout antérieur * Fig. s.
c ,& il dreffera de nouveau fon corps,le bout antérieur
en haut Voilà un pas, ou plutôt une culbute, qui * Fig. 9. <
fe fait à la vérité très lentement. Un fauteur agile
en feroit un grand nombre, pendant qu’uni Polype
en fait une,
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