
rons. Tout cela eil fait en moins d’un quart d’heure.
D e p u i s le commencement de Juin 1741, jufqu’à
la fin du mois de Septembre fuivant, j’ai toujours eu
autant de Pucerons que j’en avois befoin pour nourrir
un grand nombre de Polypes fur lefquels je fai-
fois des Expériences. Lorfque les Pucerons commencèrent
à me manquer, je fus ^d’abord en peine pour
trouver de quoi nourrir mes Polypes. J’allois plu-
fieurs fois par jour au bord de cette eau qui m’avoit
fourni des Pucerons pendant fi longtems ; je me baif-
fois tout près de fa fuperficie, pour tacher d’en découvrir
de jeunes, fur lefquels je puffe fonder mes efpé-
rances pour l’avenir. Mes recherches furent inutiles :
mais en cherchant des Pucerons, je découvris, au fond
de l’eau, des endroits tout heriffés de Vers, dont un
bout étoit en terre, & dont le relie du corps fortoit
* pl. vn. hors de te rre ,& faifoit des ondulations continuelles#.
2‘ Dès que je vis ces V ers, je me flattai qu’ils pourroient
fervir de nourriture à mes Polypes, & fuppléer aux
Pucerons,qui me manquoîent,& aux Mille-pieds, que
je ne trouvois alors qu’en très petite- quantité, & avec
beaucoup de peine. Je pris quelques-uns de ces Vers,
& je les donnai à des Polypes, qui les mangèrent.
J e cherchai donc le moien de m’en procurer autant
que j’en aurois befoin. Il y en avoit en grande
abondance au fond du foffé dont j’ai parlé; mais la
difficulté fut de les en tirer. Dès que je voulois les
prendre, ils fe retiraient entièrement fous terre. Je
pris le parti de mettre de cette terre dans des plats,
êt d’y chercher ces Vers:mais l’expédient étoit long
& ennuiant. J ’en trouvai enfin un fort court & fort
commode» J’a t -
J’a t t a c h e au bout d’un bâton, un cercle de fil
de fer de deux à trois pouces de diamètre, je le mets
dans l ’eau, & je fais entrer un fegment de ce cercle
fous terre, jufqu’à la profondeur d’un ou de deux pouces;
je lui fais parcourir un petit efpace, en le tenant
toujours dans la même fituation. Le fil de fer rencontre
les Vers fous terre, il les entraine avec lui,
& lorfqu’on le retire, il s’en trouve garni. Je trempe
enfuite ce cercle de fil de fer dans un verre plein
d’eau, je le fecoüe, & tous les Vers tombent au fond.
Il faut que le fond de l’eau, où l’on veut pêcher ces
Vers avec l’infiniment dont il s’agit, foit bien net.
Quand il ell couvert de feuilles & d’herbes, elles fe
mettent autour du fil de fer, & il n’a alors que peu
ou point de prife fur les Vers ; enforte que l’on n’en
tire qu’en petite quantité, & fouvent point du tout,
quoiqu’il y en ait beaucoup dans l’endroit où l’on pêche.
Quelques coups de rateau fuffifent pour net-
toier le terrein dans certains endroits ; mais il y en a
d’autres, d’où l’on ne pourrait enlever tout ce qui fe
met autour du fil de fer, & qui l’empêche d’avoir prife
fur les V e r s , fans emporter ces Vers mêmes. Il
efl plus convenable de jetter alors fur ce fond fale
quelques pouces de fable. Les Vers , qui doivent
être près de la fuperficie de la te rre, pour en
faire fortii* une partie de leur corps, quittent la
boue, & paffent dans ce fable, ils fe rendent près
de cette nouvelle fuperficie. J’y en ai pris en très
grande quantité vingt quatre heures après avoir préparé
le fond de l’eau comme je viens de dire.
O N doit, pour les donner aux Polypes, avoir foin
N 3 de