
» PL. IV.
Fig. S.tr, c,ct
| t.
* Fig. 9. * *.
Lorfque je panchois un peu la lame de verre fur laquelle
étoient ces grains, il fe formoit de petits cou-
rans qui les entrainoient *. Ces courans fe formoient
le long des bords du morceau de peau de Polype #
dont les grains étoient fortis, & ils en détachoient de
nouveaux. Ce que j’ai vu alors m’a donné occafion
de juger," que ces grains ne font pas fort attachés les
uns aux autres. Le courant d’eau les fépare fouvent,
& les entraîne chacun à part.
J’a i cherché, avec tout le foin poflible, s’ils étoient
logés dans des vaifleaux, mais je n’ai rien pû découvrir.
Il faut cependant qu’il y ait quelque chofe qui
tienne ces grains ralfemblés, qui falfe que l’eau ne fépare
pas ceux d’un Polype entier, comme elle fépare
ceux des morceaux de Polype qu’on déchire dans une
goutte d’eau.
C e que je vai dire de la matière glaireufe des Polypes,
indiquera peut-être une caufe de l’union de
ces grains. Pour cet effet, je reviens aux morceaux de
peau de Polypes, placés dans une goutte d’eaü, fur
une lame de verre. Quand j’en ai agité & déchiré
dans cette goutte d’eau, pendant que je les obfervois
avec une loupe d’un foier fort court, j’ai vu plufieurs
grains qui paroiflbient engagés en commun dans une
matière glaireufe.
I l eft certain que les Polypes font glaireux ; &
c’eft ce dont on fe convaincra facilement par fes propres
y eu x, pour peu qu’on les obferve avec attention.
Quand on éléve la pointe de la plume * qui
“• eft dans un morceau de peau de Polype *; elle entraîne
quelques fois un fil de matière glaireufe, qui
foufouvent
eft garni de grains. J’ai vu commodément
filer cette matière glaireufe d’un morceau de Polype,
placé devant une forte lentille du microfcope, en ap-
puiant fur cette peau de Polype la pointe d’une
plume, qui étoit fendue comme le font celles dont
on fe fert pour écrire. La fente de la plume s’ou-
vroit, lorfque je l’appuiois, & je voiois alors un fil
de glaire, plus ou moins épais qui traverfoit cette
ouverture. Ces fils font ordinairement garnis de
grains : mais à force d’agiter & de fecouër un petit
morceau de peau dans une goutte d’eau, j’ai fait fé-
parer de la glaire la plupart des grains ; enforte qu’elle
eft reliée à peu près feule au bout de la plume.
Pendant cette opération, je confidérois continuellement
l’objet avec une forte loupe.
I l n’y a donc pas lieu de douter, que ces grains
des Polypes ne foient mêlés avec une matière glaireufe,
qui contribue à les tenir réunis. Je donnerai
bientôt, en parlant de la ftrufture des bras des Polypes,
des preuves de la ténacité de cette matière. Il
m’a femblé qu’il y en avoit toujours plus à la fuperfi-
cie extérieure des Polypes, qu’à l’intérieure. C ’eft ce
qui fait paroitre cette fuperficie extérieure plus unie
que l’autre. Souvent même les Polypes paroiffent
enveloppés de cette matière, qui leur fert en quelque
manière de peau.
S i on expofe un Polype entier au microfcope,
fans lui avoir fait aucune bleffure, on ne laiffe pas
d’ordinaire de voir , en quelques endroits de la fuperficie
, des grains qui s’en font détachés. Cela fe remarque
aux Polypes les plus fains ; mais lorfque ces
H grains