J ’a i v u diftin&ement,lorfque lés Polypes à panna-
che étoientbien en dehors de leur cellule, un fil qui
tenoit d’un côté à l’extrémité inférieure de l’efto-
mac * , & de l’autre au fond de la cellule; j’en ai vu
d’autres qui m’ont paru s’attacher par une extrémité
près de la bafe du pannache, & par l’autre auffi au
fond de la cellule #. Il eft apparent que ces fils fervent
à retirer le Polype dans la cellule.
0 n trouve rarement un Polype à pannache feul.
Il y en a ordinairement plufieurs enfemble ; & ceux
de l’efpéce dont je parle, font rangés à côté l'es uns
des autres. Souvent il y en a plufieurs qui for-
tent d’une même cellule * , mais par des orifices
differens *. Ce que je vais dire fur la manière dont
ces Animaux multiplient, fervira en même tems à
expliquer pourquoi ils fe trouvent ainfi les uns à côté
des autres.
1 l faut avoir une idée bien nette de la figure des
Polypes à pannache, & être déjà exercé à les obfer-
ver, pour voir diftinélement les jeunes lorfqu’ils commencent
à pouffer. Il fe fait d’abord une petite élévation
fur la fuperficie de la cellule d’un Polype déjà
formé , on découvre enfuite le corps & le pannache
* , ou plutôt la bafe du pannache + du jeune qui
commence à pouffer, & la pointe des bras * qui for-
tent des bords de cette bafe. Ces bras croiffent à
mefure que le corps croît. Le jeune Polype eft d’ordinaire
en état de manger au bout de quelques jours.
Ses inteftins, qui étoient d’abord tout-à-fait tranfpa-
rens, deviennent bruns, après qu’il a pris des alimens.
Q u a n d la nourriture eft abondante dans l’eau où
font
D E S P O L Y P E S . H L Mèm. 217
font les Polypes à pannache, les jeunes pouffent en
grande quantité. J’en ai fouvent vu plus de cent qui
étoient réunis enfemble, & qui formoient un fort joli
bouquet. Ils fe féparent enfuite, mais non un à un.
Le bouquet fe partage en deux ou trois parties, qui
ont plus ou moins de Polypes Cette féparation fe *
fait fort infenfiblement. D ’abord la maffe que for- ‘
ment toutes les cellules, ou pour mieux dire, la cellule
commune, fe divife en deux ou trois branches,
& puis ces branches fe féparent peu à peu entièrement
lés unes des autres. Pour obferver commodément
ce que je viens de décrire, j’ai fait enforte que
des bouquets de Polypes à pannache fe font attachés
contre les parois d’un poudrier. J’ai pu les obferver
avec une forte loupe. Non feulement j’ai vu par ce
moïen multiplier ces Animaux , & les différentes
branches des bouquets qu’ils forment, fe féparer;mais
j’ai encore remarqué que ces branches s’éloignoient
enfuite les unes des autres. Leur mouvement pro-
grefllf eft fi len t, qu’il eft abfolument imperceptible.
Je n’ai jamais obfervé de Polypier peuplé
de Polypes, qui ait fait plus de demi-pôuce de
chemin en huit jours de tems. J’en ai auffi obfervé
plufieurs, qui font pendant très long-tems reftés au
même endroit.
J’a i dit ci-dêffus que le corps des Polypes étoit une
production de la cellule dans laquelle ils fe retirent,
afin qu’on ne crût pas qu’elles font leur ouvrage,
comme les foureaux de Teignes font l’ouvrage des
Teignes. Les cellules doivent être regardées comme
une partie du corps des Polypes, elles croiffent avec
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PL. X.
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