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manière dont ils faififfent.& retiennent leur proie, &
dont ils la portent à la bouche. _ ,
I l n’y a pas toujours une proportion reglee entre
la contraction & l’extenûon du corps. & des bras des
Polypes. Quand on force le corps à fe contracter, en
Je touchant un peu rudement, ce corps & les bras fe
contractent conflderablement: mais dans d autres cir-
conftances, le corps fe contracte conflderablement,
fans que la même chofe ait lieu à l’égard des bras, &
réciproquement. Ils n’obfervent pas non plus une
proportion réglée en s’étendant de nouveau.
L es bras du même Polype peuvent s etendre & fe
contracter en tout ou en partie,indépendamment les
uns des autres. Les uns font fouvent fort longs, pendant
que les autres font très courts *.
L e s Polypes verds fe contractent avec promptitud
e , lorfqu’ils y font forcés par quelque caufe étrangère
Ceux des deux autres efpéces fe contractent
moins vite. Mais les uns & les autres exécutent
ce mouvement avec affez de lenteur, lorfquils le font
d’eux mêmes. Ils s’étendent toûjours lentement, il
y a cependant du plus & du moins. Ce que je viens
de dire eft relatif au corps & aux bras des Polypes.
T’ e n viens à préfent à une autre propfiété qui fe
rencontre dans le corps & dans les bras des Polypes,
& dont j’ai déjà dit un mot en paffant: je veux parler
de leur inflexion. Le corps & les bras des Polypes
font, en effet,fufceptibles d’inflexion par tout, en
tout fens, & dans tous les degrés poflibles. La Figure
x. de la PL II. repréfente quelques unes de ces circonconfiances.
On trouve des Polypes dans cette attitude.
Le corps & les bras peuvent auflï fe contourner *.
On remarque dans les bras des Polypes de la fécondé
& de la troifiéme efpéce, un endroit où ils fe courbent
ordinairement. C ’eft à quelques lignes de diftan-
ce de leur origine. Chaque bras d’un même Polype
eft fufceptible de toute forte d’inflexions, indépen-
demment de celle des autres.
L e s Polypes de la troifiéme efpéce laiffent ordinairement
pendre leurs bras en bas, & leur font fou-
vent faire différens tours & détours *. J’ai fouvent
vu ceux qui étoient au bas de grands verres, diriger
une partie de leurs bras vers le haut, quelques fois
perpendiculairement, & d’autres fois, comme cela"
eft exprimé dans la Fig. 3. de la PI. II. Cette Figure repréfente
très exactement un Polype que j’ai vu dans
un de mes grands verres.
I l paroit par ce que je viens de dire des degrés
d’extenfion, de contraction, & d’inflexion, dont le
corps des Polypes, & leurs bras en général, & chacun
d’eux en particulier font fufceptibles; il paroit,
dis-je, combien eft prodigieufe la variété de figures &
d’attitudes que ces Animaux peuvent prendre. Aufïï
voit-on fouvent prendre au même Polype dans un
jour plufieurs formes très différentes. Il feroit inutile
de les décrire ici. Les Figures qui fe trouvent jointes
à cet Ouvrage en fouiniffent affez d’exemples.
J e dois encore ajouter, que les Polypes peuvent
renfler leur corps, tantôt à un endroit, tantôt à l’autre
, & fouvent à plufieurs endroits à la fois. J’en ai
vu qui avoient le corps tout garni de plis, il étojt difl
E po-
* PL. IL
Fig. 2. &
PL. I.
Fig. 4.
* PL. T.
Fig. 3-