
autre direction, quelquefois uniforme dans tous, &
fouvent très variée.
J ’ai déjà dit que tous les individus de l’efpéce des
Polypes verds n’ont pas un nombre égal de bras. Il
en eft de même des autres efpéces que j’ai obfervées
après ceux là. Dans les trois efpéces de Polypes que
je connois, le plus petit nombre de bras eft communément
de f ix , & le plus grand de douze ou treize.
Cependant j’en ai vu quelques uns de la fécondé efpé-
pl. x. ce qui en avoient dix-huit *.
g- 3* I l fe préfente ici une queftion qui m’eft d’abord
venue dans l’efprit lorfque je faifois ces Obfervations.
Eft-ce naturellement que les individus de chaque ef-
péce de Polypes n’ont pas un nombre de bras égal;
ou bien cela vient-il de ce que ceux qui en ont le
moins, ont perdu par accident quelques uns de
leurs bras?
J ’ai déjà répondu en paffant à cette queftion, j’ai
rapporté ci-deffus, que lors même que je ne .connoif-
fois encore que peu les Polypes, il m’avoit paru qu’il
leur étoit naturel de n’avoir pas tous un nombre égal
de ces cornes, qui, depuis qu’elles ont été mieux corn
nues, ont reçu le nom de pieds & de bras. Après
avoir obfervé pendant quelque tems des Polypes, .&
furtout après en avoir vu naître & croître, je m’ap-
perçus qu’il n’en étoit pas de leurs bras, comme des
parties analogues de tant d’autres Animaux que nous
connoiffons. Les bras & les pieds de ces derniers
paroiffent tous enfemble, dès le moment qu’ils commencent
à fe déveloper. Les bras des Polypes, au
concontraire,
ne pouffent que fucceflivement. Il leur en
vient même de nouveaux longtems après leur naif-
fance. Ce Fait nous découvre d’une manière bien fen-
fible, une raifon de l’inégalité du nombre dès bras
qui fe trouve entre différens individus de la même
efpéce de Polypes. Je ne m’en fuis pas tenu là. Il
fe pouvoit que , quoique les bras des Polypes ne
pouffaffent pas tous en même tems, ils parvinÏTent enfin
tous au même nombre, qui fut le nombre naturel
de leurs bras. Mais mes Obfervations m’ont appris
précifément le contraire. Je n’ai trouvé aucune règle
dans l’accroiffement du nombre des bras des Polypes,
& je ne les ai point vus parvenir au même nombre.
J’e n reviens à préfent au corps des Polypes, qui
eft repréfenté étendu dans les Figures 1. 2. 3. & 4.
de la Planche I. Il e ft , comme celui de plufieurs
Animaux très connus , fufceptible de différens degrés
d’extenfion & de contraction. Le corps d’un
Polype peut fe contracter au point qu’il n’ait qu’une
ligne de longueur, ou environ *. Par exemple , *.PL-
le Polype repréfenté dans la Figure 3. de la Plan- S 5
che I., p eu t, en fe contractant, devenir comme celui
de la Figure 6. La grandeur d’un Polype contracté
varie fuivant l’efpéce , & fuivant la taille de
chaque Polype en particulier. Son corps, foit en fe
contractant, foit en s’étendant, peut s’arrêter à tous
les degrés'imaginables, depuis la plus grande exten-
fion, jufqu’à la plus grande contraction. Un Polype
p eu t, par conféquent, varier extrêmement la
longueur de fon corps. S’il étoit néceffaire qu’il l’étendît
autant qu’il eftpoflïble, ou bien jufqu’à un cer-
D tain