
arrivé, lorfque j’ai mis le verre dans cet étu i, que
plus de cent de ces Polypes étoient fixés fur le fond.
La plupart font venus monter le long du côté du verre
oppofé à l’ouverture, de là ils fe font rendus à la
fuperficie de l’eau, ils l’ont traverfée, & font paifés
erifuite fur le côté le plu»1 près du jour , qu’ils ont
parcouru, jufqu’à ce qu’ils fe foient trouvés vis à vis de
l’ouverture. Si les Polypes favoient nager, le plus
court feroit de traverfer l’eau à la nage, pour fe rendre
vis à vis de cette ouverture, mais ne le pouvant
pas, ils font obligés de parcourir les parois du verre,
& la fuperficie de l’eau. Il eft à remarquer, qu’en fai-
fant ce tour qui les conduit à l’endroit le plus éclairé,
ils paffent par des endroits obfcurs, tels que font, par
exemple, ceux du verre fur lefquels la lumière qui
palfe par l’ouverture ne donne pas. Cette remarque
m’a fait penfer à examiner, s’ils continuent, même
pendant les ténèbres, à fuivre la route qui doit les
mener vers l’endroit le plus éclairé. J’ai marqué pendant
trois foirs de fuite, entre huit & neuf heures, la
place de vingt Polypes verds, qui montoient le long
du côté du verre oppofé au jour, pour fe rendre, par
la fuperficie de l’eau, fur le côté le plus éclairé, j’ai
mis un petit morceau de papier contre le verre, à
côté du bout poftérieur de chacun de ces Polypes.
Afin d’être bien alfuré, qu’ils n’avoient pû profiter de
plus foibles raions de lumière, j’ai même, pendant la
nuit, fermé l’ouverture très exactement, enforte que,
quand même je ne les ferois pas venu obferver avant
le jour , j’étois fûr qu’ils n’avoient pu appercevoir
aucune lumière. C ’eft en hyver que j’ai fait cette Expérien*
périence. Je fuis venu chaque matin confidérer mes
voiageurs, & aucune des trois fois que j’ai marqué
leur place, il n’y en a pas eu plus de quatre qui y
foient reftés. Quelques-uns avoient fait plus d’un
pouce de chemin. Ceux qui le foir étoient près de
la fuperficie de l’eau, étoient paifés à cette fuperficie,
& les autres étoient montés le long du côté fur lequel
ils étoient le foir, lorfque je marquai leur place.
J’a i tenu le même verre dont je viens de parler,
dans un étui qui n’avoit aucune ouverture: & je n’ai
jamais vu que les Polypes fe raffemblalfent nulle part.
C om m e les Polypes verds font plus vifs que ceux
des deux autres efpéces, il eft plus facile de faire fur
eux les Expériences dont je viens de parler. Il n’y a
cependant rien de plus facile, que de s’affurer que les
autres cherchent aufli la lumière. Il fuffit pour cela,
d’en tenir, pendant quelque tems de fuite, un certain
nombre dans un même verre, fans le changer
de place.
EXPLICATION DES FIGURES
DU PREMIER MÉMOIRE.
P l a n c h e I.
L A Figure 1 , repréfente trois Polypes verds de
grandeur naturelle , fixés par leur bout poftérieur
fur une Plante de Lentille e f Le Polype a b eft
vu de côté, fes bras font un angle obtus avec le corps :
kd eft auffi vu de côté, mais fes bras font un angle
I 3 droit