pouvoit contribuer à me donner quelques lumières
fur cet article ; mais auiïi, parce que les Polypes, fur
lefquels je les ai faites, dévoient en même tems fer-
vir à d’autres Expériences , qui demandoient beaucoup
d’exactitude. Il me paroit néceffaire d’expofer
ici toutes les précautions que j’ai prifes , parceque
c’eft fur elles, que doivent être fondées les Preuves
des Faits que je rapporterai.
J’a i choilï pour fujets des Expériences que j’ai faites,
de jeunes Polypes nouvellement féparés de leurs
merès; & je les ai mis en folitude dans des poudriers.
Afin de ne courir aucun rifque de confondre ces poudriers,
j’ai colé un Numéro fur chacun d’eux, & j’ai
marqué le même Numéro dans le Livre que j’avois
préparé, pour écrire le Journal de mes Obfervarions.
Les verres, dans lefquels étoient ces Polypes folitai-
res, ont toujours été remplis d’Animaux propres à
les nourrir. Je me fuis fervi de ces Pucerons, dont
j’ai déjà beaucoup parlé dans le Mémoire précédent #.
Il n’y a point de nourriture plus commode. Un Polyp
e , dont le poudrier en eft bien garni, peut continuellement
manger autant qu’il veut; & c’eft ce qui
étoit néceffaire pour le fuccès dé mes Obfervations.
J’ai eu le bonheur de trouver fans interruption, pendant
plus de fixfemaines, autant de ces'Pucerons,
que j’en ai eu befoin. Tous les deux jours, j’en don-
nois de nouveaux à mes Polypes, avec de nouvelle
eau; & je nettoiois leurs verres quand cela étoit néceffaire.
C ’eft un foin que j’ai toûjours pris moi-même,
parce que j’ai voulu pouvoir être parfaitement
fur, que chaque Polype avoit bien été remis dans
fon
fon verre. J’ai pris toutes les précautions poflibles,
pour ne pas me tromper à cet égard. Deux fois par
jour, j’ai vifité mes verres, j’ai examiné avec attention
le Polype que chacun contenoit, & j’ai marqué
dans mon Journal ce que j’ai obfervé.
E n t r e le i & le io Juin 1741, j’ai mis en folitude,
vingt Polypes de la fécondé efpéce; & entre
le 20 & le 23 du même mois j’y en ai mis quatorze
de la troifiéme. En peu de jours , il en eft mort
trois des vingt de la feconde efpéce, & onze des
quatorze de la troifiéme. J’en avois mis plufieurs
en folitude , afin que mes Obfervations ne fuffent
pas interrompues, par la mort de quelques Polypes.
L ’Expérience me prouva, que cette précaution étoit
néceffaire.
J’a i marqué avec foin, dans mon Journal, l’ordre
de la naiffance des petits qu’ont produits mes Polypes
.folitaires , 'le jour auquel chaque petit à commencé
à pouffer, & celui dans lequel il s’eft féparé.
Dès que je trouvois un jeune Polype féparé , je
l ’ôtois du verre de là mere ; & s’il étoit choifi, pour
un de ceux de cette génération, fur laquelle je vou-
lois faire les mêmes Expériences que fur la génération
précédente , je le mettois auffi en folitude, &
je l’obfervois avec les mêmes précautions. Vingt jeunes
Polypes de la fécondé efpéce, & huit de la troifiéme
, provenus de ceux de la première génération
des folitaires, ont auffi été mis, chacun à part, dans
des verres. J’ai continué à en mettre en folitude
de génération en génération, jufqu’à la fixiéme. J’ai
écrit dans mon Journal, à l’article de chaque jeune,