
tions de Polypes, n’eft pas le feul Fait remarquable
qu’elles nous préfentent. La fuperficie extérieure de
leur peau eft aufli très digne d’attention. Il eft aifé
’de comprendre, qu’un côté de la fuperficie d’un morceau
de peau de Polype, eft une partie de la fuperficie
intérieure de la peau du Polype, des parois de
fon eftomac. Lors donc que le morceau de peau ne
fe forme point en tuïau, mais qu’il fe renfle Amplement
pour devenir un Polype, ce côté de la fuperficie,
qui étoit, avant la feétion, une partie de la fuperficie
intérieure de la peau du Polype entier, devient
une partie de la fuperficie extérieure de la peau du
nouveau Polype.
J e rapporterai l’extrait d’un feul article de mon
Journal, touchant ces morceaux de Polypes dont je
viens de parler.
J’a i coupé le i Novembre 1743, un Polype fui-
vant fa longueur en plufieurs parties , entre une &
deux heures de l’après-midi. Voici les Obfervations
que j’ai faites fur une d’elles.
Ce morceau de peau étoit affez lon g ,& fort étroit.
Il s’efl: un peu roulé. J’ai vu diftinftement, en l’ob-
fervant de fuite, que les bords ne fe font pas rejoints.
Il avoit déjà pris, à quatre heures & demie, une forme
cylindrique, c’eft-à-dire, qu’il s’étoit déjà fenfi-
blement renflé. Il n’avoit point de bras. Le 3 Novembre
il a paru,à quelque diftance de fon extrémité
la plus pointue, une excrefcence qui reffembloit à
un bouton de jeune Polype. J’ai remarqué le 4, que
c’en étoit un en effet. Il fortoit même des bras du
bout antérieur de ce jeune, aufli-bien que de celui de
la
la mere, c’eft-à-dire de la portion de Polype.. Celle-
ci a enfuite mangé & multiplié.
J’a i aufli obfervé de fuite de fort petits morceaux
de peau courts & étroits, & tels même,qu’il étoit en
quelque manière impoflible qu’ils fe repliaffent pour
prendre la forme d’un tuïau. Ils s’enflent, ils deviennent
ronds, ou à peu près, & forment un grain vui-
de en dedans, qui pouffe enfuite des bras à un endroit
de fa fuperficie, au milieu desquels éft la bouche
, ils marchent enfuite, ils s’allongent, & font enfin
des Polypes parfaits.
J’ E N viens à préfent à une Expérience, qui ne le
cède pas en Angularité, à celles dont il a été queftion
jufqu’à préfent. ' Cette Expérience confifte à retourner
des Polypes.
O n doit fe rappeller encore ici, que tout le corps
d’un Polype ne forme qu’un tuïau, qu’une forte de
boïau ou de fac, qui va d’une de fes extrémités à
l’autre. Il s’agit donc de retourner ce boïau que forme
le corps d’un Polype,comme on retourne-un fac,
un bas, un gant, ou le doigt d’un gant; de faire en-
forte, que la fuperficie intérieure de fa peau devienne
la fuperficie extérieure, & que l’extérieure devienne
l’intérieure.
S 1 j’avois fçu qu’un morceau de peau de Polype
pouvoit devenir un Polype complet, feulement en
s’enflant de manière qu’il fe forme dans le milieu de
cette peau fimple un vuide qui devient l’eftomac du
Polype;fi,dis-je,j’avois fçu cela,j’aurois eu plus d’ef-
perance de voir vivre un Polype retourné : j’aurois