
arrivée à Paris 3 que j’attendois avec impatience, & il
accompagna cette nouvelle, d’une déciflon qui fuffifoit
feule pour me tirer de doute. Après avoir examiné
les Polypes, iln ’héûtapas à les ranger dans la claffe
des Animaux, & il leur donna le nom qu’ils portent
à préfent, à caufe de leur relfemblance avec les Polypes
de mer.
C e fut dans le mois de Mars 1741 queMr. deReau-
mur fixa mon doute ; & au mois d’Avril fuivant, je
découvris aux Polypes une propriété, qui auroit fait
fur moi le même effet, fi cela avoit été néceffaire.
J e trouvai dans ce tems-làune nouvelle efpéce de
Polypes * , du genre de ceux que j’obfervois depuis
longtems. Peu de jours après que j’eus trouvé ces
nouveaux Polypes, je les vis manger, je leur vis a-
valer des Vers autant & même plus longs qu’eux , je
vis qu’ils les digeroient, & qu’ils s’en nourriffoient.
Cela étoit certainement bien propre à perfuader qu’ils,
étoient des Animaux, o
A p r è s avoir donné l’Hiftoire de la découverte de
la première Angularité que j’ai trouvée dans les Polypes
, je vai rapporter, dans l’ordre qui m’a paru le
plus naturel, les Obfervations que j’ai faites fur ces
Animaux, depuis plus de trois années que je les
étudie.
J’A I dit ci-deffus, que les premiers Polypes que
j’ai vus, étoient fixés fur des Plantes aquatiques que
j’avois tirées d’un folié, & mifes dans un grand verre
plein d’eau. Il y avoit de lâ Lentille, une tige d’une
forte de Prêle, .& une Plante de Nénufar. C ’étoit
. ; prinprincipalement
fur ces Plantes que je cherchois des
Polypes au commencement. Mais j’appris dans la
fuite, qu’ils fe placent indifféremment fur tous les
corps qui font dans l’eau. J’en ai trouvé fur toutes
les Plantes aquatiques, fur le fond des foliés , & fuf-
pendus a la fuperficie de l’eau ; j’en ai vu fur des
branches d’arbres, des planches , des feuilles, pourries
, des brins de paille, & des pierres : enfin, j’en,
ai même vu plufieurs fur le corps de divers Animaux,
par exemple, fur la coquille des Limaçons, & fur ie
foureau des Teignes aquatiques.
I l faut avoir l’oeuil bien exercé à découvrir des
Polypes, & favoir choifir une place & une fituation
bien convenables, pour les diftinguer fur les différens
corps dont je viens de faire mention, lorfqu’ils font
encore dans les foliés. La manière la plus commode
elt, de tirer de l ’eau ces différens corps, &de les mettre
dans des verres pleins d’eau. On voit alors facilement
les Polypes qui y font attachés.
I l eft très utile, pour apprendre à connoitre un A-
nimal, de l’obferver dans fes circonltances naturelles ,
je veux dire,au milieu de tout ce qui l’environne dans
les endroits dans lefquels on le trouve. C ’eft pourquoi
il eft bon de faire enforte que le vafe,. dans lequel
on tient cet Animal, foit pour lui un féjour à
peu près femblable à l’endroit où il a été pris. Cet
expédient peut hâter canfidérablement les découvertes
qu’on fe propofe de faire,' & il peut même en oc-
cafionner qu’on n’auroit pas faites fans cela..
J ’a i non feulement eu recours à cet expédient,
pour approfondir l’Hiftoire des Polypes, mais j’ai
C 3. même