
diminué proportionnellement à la couleur. On peut
donc conclure de là, que les Polypes ne perdent pas
leurs grains à proportion de leur couleur, & par con-
féquent, que ce font les grains eux-memes qui perdent
cette couleur, qui ceffent d etre colorés. Voici
un Fait qui achèvera de le prouver. C’eft que de
petits monceaux de grains, tirés d’un Polype qui a
perdu fa couleur, ne font point colorés, au lieu que
tous les monceaux de grains d’un Polype coloré , le
font eux mêmes toujours a proportion du degre de
couleur qu’avoit le P o lyp e , & de la quantité de
grains qui font raffemblés.
J e me fuis fort étendu fur le fujet de ces grains,
parceque l’étude que j’en ai faite m’a fourni les feules
idées que j’aie de l’organifation des Polypes.
Ces idées, quoique confufes & imparfaites, m’ont paru
intérelfantes, & le paraîtront peut-être à d’autres
, quand ils auront vu ce que j’ai encore à dire là
deffus. Je fuis, par exemple, parvenu à découvrir
la caufe de la couleur de ces grains des Polypes, mais
je fuis obligé de renvoier tout ce détail, jufqu’à ce que
j’aie expofé une partie .des Faits rélatifsà la nourriture
des Polypes & à fes effets. Quand on viendra à la
fuite desObfervations qui regardent ces grains, il importera
beaucoup qu’on fe rappelle ce que j’en ai dit
jufqu’à préfent.
L a ftruélure des bras des Polypes a beaucoup de
rapport avec celle de leur corps. Lorfqu’on obferve
ces bras à lâ loupe ou au microfcope, contraélés ou
étendus , on trouve que leur fuperficie extérieure eft
chagrinée, de même que celle du corps desPolypes %
Un
Un bras fort contraélé paraît extrêmement chagriné,
& même beaucoup plus que le corps d’un Polype. Il
l’eft moins, à mefure qu’il s’étend ; & lorfqu’il eft allez
étendu, il ne paroit pas chagriné par-tout. On remarque
même alors dans le bras une différence confi-
dérable. Ce dont je veux parler, s’apperçoit dans
les Polypes de la fécondé & de la troifiéme efpéce,
mais furtout dans ceux de la troifiéme, parceque leurs
bras s’étendent confidérablement. Ce font ces derniers
que je m’attacherai à décrire ici.
L a fuperficie d’un bras qui, lorfqu’il eft contraélé,
paroit très chagrinée par-tout, très garnie de petits
grains, change continuellement, à mefure qu’il
s’étend, & plus fenüblement près de l’extrémité du
bras qu’à fon origine?.. ; ; Ù . y - , • * pl. v .
J e fuppofe qu’on obferve un bras pendant qu’il s’é- Flg'
tend. Peu à peu on voit ces grains, dont fa fuperficie
eft garnie, & qui, lorfqu’il étoit fort contraélé, fe
touchoient, ou à peu près ; on voit, dis-je, ces grains
laiffer entr’eux des intervalles *. Quand le bras eft * Fig. z.
parvenu à un certain degré d’extenfton, fa fuperficie
n’eft plus queparfemée de boutons #, qui, continuant * Fig. 3.
à s’éloigner les uns des autres au moien de l’exten-
fion du bras, fe trouvent enfin rangés à la file#, & * Fig. 4.
féparés par un fil tranfparent #. Ces boutons fe fort * ,• ; ;.
ment par la réunion de plufieurs grains. Ils paroif-
fent, au premier coup d’oeuil, comme autant de boutons
enfilés à un fil, & qui ne fe touchent pas. Mais
lorfqu’on obferve avec plus d’attention, on s’apperçoit
que ce fil ne paffe point par le milieu de ces bou-
C e s